L'accès au crédit immobilier s'est complexifié ces deux dernières années, en raison de la hausse des taux d'intérêt et des exigences accrues des banques. Pour les ménages qui ne remplissent pas les critères d'octroi d'un prêt bancaire, des solutions alternatives existent pour accéder à la propriété. L'espoir pointe à l'horizon pour les emprunteurs. D’après de nombreux courtiers, les taux de crédit commencent à se stabiliser depuis octobre. Les prix de l’immobilier, eux, baissent enfin dans certains territoires. Quant à la production de prêts, elle s’est légèrement accrue en novembre, selon les premières estimations de la Banque de France. Le recours à l’achat en viager ou au crédit lombard En dépit de ces bonnes nouvelles, les emprunteurs sont encore nombreux à rester sur le carreau, faute de revenus ou d’apport suffisant pour accéder au crédit. Mais tout n’est pas perdu pour eux. Ils peuvent, par exemple, acheter en viager. Il s’agit d’une formule permettant à un vendeur, appelé le crédirentier, de céder son bien immobilier à un acheteur, appelé le débirentier. Et ce, contre le versement d'une rente, généralement mensuelle, jusqu’à ce que le propriétaire du bien décède. Dès lors, le débirentier devient propriétaire du bien. “C'est un produit souple et modulable qui dans un contexte de hausse des taux permet de ne pas avoir recours au prêt. D'autant que les frais de notaires sont réduits par rapport à une vente immobilière classique”, explique aux Echos Aurélien Denechere, cogérant des agences l'Adresse pour la région Anjou Maine. Cependant, l’achat en viager a également des inconvénients. Notamment le fait qu’il ne soit pas possible de profiter du bien à court terme. Le décès du vendeur doit être imprévisible, et ne doit pas intervenir dans les 20 jours qui suivent la signature de l'acte de vente. Sans quoi, “l'annulation de la vente peut être demandée par les héritiers du crédirentier devant le tribunal”, avertit le site du service public. Pour les ménages qui ont une épargne importante, mais qui ne remplissent pas les critères d'octroi d'un prêt bancaire fixés par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), il existe également la solution du crédit lombard. Ce prêt, garanti par des actifs financiers tels qu'une assurance-vie, des actions ou obligations, permet d’obtenir une avance de trésorerie sur une durée de 1 à 4 ans. A l’échéance du prêt, l’emprunteur rembourse cette avance, par exemple, grâce à la vente de ses actifs. Le co-investissement avec une fintech Si traditionnellement, le crédit lombard était réservé à la clientèle des banques privées, les banques en ligne peuvent désormais se positionner sur ce type de prêt. En effet, la signature électronique pour la prise de sûretés des particuliers a été autorisée par une ordonnance du 1er janvier 2022. Et BoursoBank s’est engouffrée dans la brèche, en lançant peu après son prêt « mylombard ». Enfin, les fintechs, des start-up spécialisées dans la technologie financière, proposent des solutions innovantes pour accéder à la propriété. La start-up Virgil, par exemple, propose aux investisseurs de co-investir avec elle dans l'achat d'un bien immobilier. Virgil investit une partie du prix du bien, en échange de parts dans la propriété. Si l'acheteur n'a pas revendu le logement au bout de 10 ans, il peut racheter les parts de Virgil. Mais si l'acquéreur ne peut pas les reprendre, le bien est alors remis sur le marché, expliquent Les Echos. Cette solution peut être intéressante pour les ménages qui ne disposent pas d'un apport personnel suffisant pour financer l'achat d'un bien immobilier.