Alors que le contexte est moins favorable pour investir dans la pierre, repousser son acquisition immobilière pourrait être un mauvais calcul. En cause, des taux qui risquent encore de de croître, et des prix d’achat qui pourraient demeurer élevés. L’augmentation continue des taux de crédit se poursuit. Aujourd’hui, ils dépassent généralement la barre des 3% pour un prêt sur 20 ans. Parallèlement, certains établissements bancaires sont plus réticents à prêter de l’argent, notamment aux emprunteurs les plus modestes. Selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, la production de prêts bancaires a diminué de 28,2% entre mars 2022 et février 2023. Elle a même chuté de 45,2% entre décembre 2022 et février 2023. Une baisse des ventes immobilières De fait, les nouveaux emprunteurs recourent moins au crédit immobilier que par le passé en ce début d’année : “- 5.8 % sur le 1er bimestre 2023, en glissement annuel, contre + 3.3 % en 2022”, précise l’Observatoire. En conséquence, les ventes diminuent. Car pour beaucoup, le prêt demeure indispensable pour accéder à la propriété. Une récente étude du réseau immobilier Laforêt fait ainsi état d’une baisse de 7% des volumes de transaction entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. Dans l’attente d’un climat plus propice à l’achat, les acquéreurs semblent donc bouder l’investissement immobilier, par choix ou par contraintes. Pourtant, le nombre de biens disponibles sur le marché s’accroît. Selon Laforêt, “l'offre a progressé de 9% entre le dernier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, grimpant même à +13% en comparaison avec les 3 premiers mois de 2022”. Conséquence logique du recul de 11% de la demande enregistrée, entre le 1er trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023, relève l’étude. Des taux qui risquent de s’envoler davantage Si les acquéreurs semblent repousser leurs projets immobiliers, c’est peut-être aussi qu’ils espèrent une baisse des prix pour faire face à la hausse des taux. Pour rappel, depuis le 1er janvier, ceux-ci sont “en recul de -0,5% en moyenne”, indique Meilleurs Agents dans son baromètre d'avril 2023. Une moyenne qui cache des baisses plus élevées dans certaines métropoles : -1,3% à Bordeaux, -1,8% à Marseille et jusqu’à -3,3% à Toulouse, indique Meilleurs Agents. Toutefois, “même si le marché immobilier voit ses prix baisser de 3 à 4%, ça ne compensera pas la hausse des taux”, estime la porte-parole de Meilleurtaux Maël Bernier, interrogée par le site d’information MoneyVox. Cette dernière table en effet sur “des taux à 3,50% sur 20 ans, voire plus dans les prochains mois”. Pas de décote des biens à venir Interpellé par le média sur le sujet, Thomas Venturini, cofondateur de l’agence immobilière Liberkeys, partage la même analyse. Il assure que “les bons biens ne vont pas avoir de décote”. Selon lui, “certains biens vont peut-être subir une décote de 20%, mais ce sont des biens classés F et G qui seront donc inaptes à la location, où qui ont tous les défauts possibles”. Dans ce contexte incertain sur le marché de l’immobilier, attendre pour acheter ne semble donc pas être la solution. À condition d’en avoir les capacités financières. “Je pense qu'il faut acheter quand on peut acheter”, assure le cofondateur de Liberkeys. Une analyse partagée par la porte-parole de Meilleurtaux : “Je pense que la situation est meilleure aujourd'hui qu'elle ne le sera dans 6 mois”.