D’après une étude menée par MoneyVox, les plafonds réglementaires sur les livrets d’épargne et les niches fiscales n’ont pas été actualisés depuis de nombreuses années. Cette stagnation a eu des répercussions non négligeables sur le pouvoir d’achat des Français, qui se trouve de surcroît affecté par l’inflation croissante. Des plafonnements légaux obsolètes Les plafonnements légaux sur les livrets réglementés et les plafonds maximaux des niches fiscales n’ont pas été réévalués depuis des années, Souligne d’emblée MoneyVox dans son étude. ImportantCette situation entraîne une perte significative de pouvoir d’achat pour les Français, accentuée par l’envolée des prix et des taux d’intérêt. Chaque année, des sommes considérables allant de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros échappent aux Français, souvent sans qu’ils en aient conscience. Pendant ce temps, l’inflation ne cesse d’augmenter, atteignant 5,2 % en 2022 et estimée à 5,4 % pour cette année, selon les projections de la Banque de France. Cela signifie que les avantages perçus par les Français grâce à leurs placements s’amoindrissent peu à peu. Le plafond du livret A, par exemple, est resté bloqué à 22 950 euros depuis 2013. Quant aux assurances-vie de plus de huit ans, le montant maximum de gains retirables sans être soumis à l’impôt a été fixé à 4 600 euros en 1997. Bien que le gel des plafonds légaux puisse sembler insignifiant lorsque l’inflation reste modérée (1 % ou 2 % par an), la situation actuelle est bien différente. En effet, l’inflation cumulée de 10 % en deux ans rend la situation préoccupante, Maxime Chipoy Comme l’a souligné Maxime Chipoy, expert en épargne. Un avis partagé par de nombreux professionnels du secteur, dont des courtiers immobiliers. La question est maintenant de savoir par où commencer pour mettre à jour ces plafonds légaux, car certaines limites ont un impact plus important sur certains groupes de population que d’autres. Priorité au Livret d’épargne populaire (LEP) Alors que l’inflation grignote le pouvoir d’achat, il est temps de revoir les plafonds des produits d’épargne réglementés en France. Selon Maxime Chipoy, Il est urgent de rehausser le plafond du Livret d’épargne populaire (LEP), qui n’a pas bougé depuis 2002 et est fixé à 7 700 euros. Maxime Chipoy Le LEP est un produit réservé aux 18 millions de Français les moins aisés, avec un taux de rémunération à 6,1 % depuis février 2023. ImportantLes plus modestes sont les plus touchés par la baisse du pouvoir d’achat et une augmentation du plafond à environ 10 400 euros, tenant compte de l’inflation depuis la dernière réévaluation, serait une mesure juste et équitable. Les niches fiscales : une faveur pour les plus aisés Les ménages les plus riches sont les premiers utilisateurs des niches fiscales, mais depuis 2013, le total des avantages fiscaux ne peut pas procurer une réduction d’impôts supérieure à 10 000 euros. Les exceptions telles que les dons aux œuvres, Pinel et Girardin permettent cependant de dépasser ce plafond. Si les pouvoirs publics montrent peu d’empressement à vouloir modifier ces plafonds, l’abattement sur les droits de succession entre parents et enfants pourrait être le premier à bénéficier d’une révision. À retenir Les plafonds légaux sur les livrets d’épargne et les niches fiscales en France n’ont pas été actualisés depuis de nombreuses années, entraînant une perte significative de pouvoir d’achat pour les Français, qui est accentuée par l’inflation croissante. Les experts suggèrent de rehausser le plafond du Livret d’épargne populaire pour les moins aisés et de réviser les niches fiscales qui profitent aux plus riches.