La situation actuelle sur le marché immobilier français modifie les habitudes des vendeurs. Si le produit de la cession du bien précédent sert traditionnellement à financer l’acquisition d’un nouveau bien, ce n’est plus le cas. Plus de deux tiers d’entre eux déclarent ne pas avoir de projet d’achat dans l’immédiat. Vanessa Benedic, PDG d’Homeloop, nous éclaire sur les raisons de ce changement. De futurs acheteurs pénalisés par les difficultés d’accès au prêt bancaire Si les vendeurs font preuve d’une certaine prudence avant de réinvestir dans l’immobilier, c’est principalement en raison du resserrement des conditions d’obtention d’un crédit. L’experte en immobilier observe Une augmentation du nombre de vendeurs confrontés à un refus de prêt avec des taux d’usure désormais supérieurs à 5 %. La Banque de France annonce pour sa part une baisse de 3 millions des dossiers de crédit entre les mois de mai et juin 2023. Par ailleurs, Important Les vendeurs sont peu pressés à réutiliser l’argent tiré de la vente de leur habitation dans une autre, dans l’espoir de voir les prix de la pierre refluer dans les mois à venir. Vanessa Benedic explique ainsi que Les actuels propriétaires profitent de la relative stabilité des prix pour chercher preneur, mais attendent que les prix soient plus abordables pour se lancer dans un achat. Vanessa Benedic Des aspirants propriétaires pénalisés par les conditions de crédit Important Il faut dire que le pouvoir d’achat immobilier des Français est sévèrement affecté par la remontée brutale des taux de crédit immobilier. Pendant quelques années, les crédits étaient très bon marché, grâce à la politique monétaire incitative de la Banque centrale européenne. Des seuils historiques avaient ainsi été atteints, autour de 1 %, entraînant une véritable euphorie sur le marché avec un nombre de transactions annuel supérieur au million. Mais depuis janvier 2022, les conditions de prêt sont moins favorables. De plus, les règles d’endettement imposées par Bercy excluent de nombreux aspirants propriétaires, qu’ils soient primo-accédants, secundo-accédants ou investisseurs en locatif. Il reste à voir si l’été inspirera les vendeurs ayant finalisé leur vente à concrétiser leur projet immobilier, ou s’ils préfèreront placer leurs fonds, attirés notamment par le rendement de 3 % du livret A garanti jusqu’en 2025. À retenir Plus de deux tiers des vendeurs d’un bien immobilier n’envisagent pas de réinvestir dans un nouveau logement à court terme. La prudence des vendeurs s’explique par les difficultés d’accès au prêt bancaire. Le pouvoir d’achat immobilier des Français est affecté par la remontée brutale des taux de crédit immobilier depuis janvier 2022, ce qui exclut de nombreux aspirants propriétaires. Les vendeurs attendent que les prix baissent davantage avant de se lancer dans un nouvel achat.