Les taux immobiliers sont actuellement à un niveau historiquement bas, une situation qui perdure depuis quelques années maintenant. Si les banques continuent à brader le crédit immobilier, c’est avant tout pour atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés en début d’exercice, notamment en matière de volume de crédits octroyés. Mais à en croire les chiffres de l’ACPR, l’objectif est loin d’être atteint. Un paradoxe difficile à expliquer La situation n’est pas la même pour toutes les banques, certaines ayant assuré avoir rempli leur objectif de production de crédits à temps. Mais les chiffres de l’ACPR ne laissent aucune place au doute : l’année dernière, le volume des crédits distribués par les banques françaises a reculé de -26 % par rapport à 2017, pour s’établir à 203 milliards d’euros. La chute du taux des crédits immobiliers a pourtant commencé bien avant 2018 et cette année-là, il était déjà à un niveau inédit. Sans parler des ventes qui ont également explosé, battant tous les records de l’époque. Beaucoup s’interrogent alors sur les raisons de ce ralentissement. Les efforts fournis par les banques auraient-ils été vains ? Les spécialistes du secteur apportent un début d’explication. Ceux-ci avancent l’hypothèse selon laquelle les acheteurs sont constitués majoritairement de secundo-accédants ; autrement dit des ménages ayant déjà une situation financière confortable (des retraités pour la plupart), qui ont un volume d’apport personnel important et qui, par conséquent, n’ont pas besoin d’emprunter des sommes trop importantes. Les primo-accédants sont devenus plus attentistes Pour les primo-accédants, le principal frein reste le prix. Alors que les taux n’ont cessé de baisser, le prix moyen de l’immobilier a observé la tendance inverse. ImportantMalgré des conditions de crédit fortement attractives, beaucoup d’aspirants à la propriété sont réticents à passer à l’acte, redoutant des difficultés de remboursement qui pourraient survenir plus tard. Les rachats de crédit contribuent également à la baisse des volumes, puisque ces opérations sont surtout censées profiter à l’emprunteur. La banque qui rachète le crédit consent à y perdre de l’argent, mais se satisfait d’avoir attiré un nouveau client.