Négocier son taux de crédit immobilier, tout le monde le fait. Le renégocier, c’est une autre histoire, mais cela devient de plus en plus courant. En revanche, on oublie souvent de réfléchir à l’assurance emprunteur, et notamment à son changement pendant la durée du prêt, qui peut nous faire réaliser de véritables économies et avoir un réel impact sur le coût final de notre emprunt ! Possible depuis 2014 et facilité depuis 2 ans Le dispositif de changement d’assurance emprunteur est possible depuis la loi Hamon de 2014. A partir de ce moment, tout emprunteur peut choisir une assurance différente de celle de sa banque, et surtout changer d’assurance au cours du prêt, dans l’année qui suit le début du crédit. C’est une véritable révolution dans le secteur du crédit immobilier, qui reste pourtant méconnue. En 2017, la loi Bourquin développe encore ce dispositif, en laissant la possibilité aux emprunteurs de changer d’assurance plus d’un an après le début du crédit. Pour le consommateur, ce nouvel amendement est très bénéfique : il peut mieux se protéger en ciblant des assurances adaptées à son profil, et à son évolution. De plus, les économies sont réelles et souvent importantes. Un succès mitigé Les écarts sont toujours aussi importants dans le cadre d’un crédit immobilier. En effet, le coût total de l’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à la moitié du coût du crédit. Si les sommes à économiser sont conséquentes, le dispositif reste peu connu, et gagnerait à l’être plus pour le consommateur. Meilleurtaux.com, dans le cadre de son 28e Observatoire du crédit immobilier, a annoncé que seulement 19% des demandes en assurance crédit concernait le changement d’assurance emprunteur. Une statistique très faible, par rapport à la plus-value que peut engendrer le changement d’assurance crédit. De plus, l’amendement Bourquin semble faire peu d’émules. Dans les 19% de demandes de changement d’assurance, les emprunteurs favorisent pour la plupart la loi Hamon, et 12% d’entre eux changent d’assurance dans l’année qui suit le début du crédit. Seuls 7% des emprunteurs font jouer la loi Bourquin pour faire changer leur assurance de prêt plus d’un an après le début du crédit. L’assurance emprunteur peine ainsi à s’ouvrir à la concurrence. Le silence des assureurs Si le succès du changement d’assurance emprunteur reste ainsi mitigé, il est notamment dû à la méconnaissance du dispositif par les emprunteurs. Ceux-ci sont très peu nombreux à connaître cette possibilité, et à désirer la mettre en place par la suite. L’absence totale ou presque de communication de la part des assurances est une des causes directes de cette méconnaissance des consommateurs et s’ajoute à cela la difficulté de la procédure.L’assurance emprunteur parviendra-t-elle vraiment à s’ouvrir à la concurrence ? Affaire à suivre.