Les ménages pauvres et modestes représentent 16,3 % des candidats à l’accession à la propriété en France. En comparaison, les foyers peu aisés qui logent dans le parc locatif social sont moins nombreux. Dans la dernière édition de L’observateur de l’immobilier du crédit foncier publié par CSA, deux experts de l’Institut livrent leur avis sur le sujet. Proportion stable des accédants à la propriété pauvres et modestes La plupart des personnes considèrent que seuls les Français disposant de revenus moyens et élevés investissent dans un logement en vue d’y vivre. Important Pourtant, l’analyse des statistiques révèle que les ménages pauvres et modestes sont également bien représentés dans la population des accédants à la propriété avec un peu plus de 16,3 % des dossiers. Ils sont même plus nombreux à faire l’acquisition de leur résidence principale que ceux qui se tournent vers le parc locatif social. Pourtant, avec l’envolée des prix à travers le pays, les villes prisées par les acheteurs moyens supérieurs et aisés en général, et les zones urbaines en particulier, se ferment à ceux qui ne peuvent pas fournir d’apport conséquent provenant d’une épargne ou du produit de la vente d’un ancien bien immobilier. Paradoxalement, et en dépit d’un revenu disponible annuel moyen plus faible que la moyenne, cette catégorie d’accédants n’a pas totalement disparu du marché. Impact des aides publiques sur le flux de ménages pauvres et modestes Pendant des années, les dispositifs publics favorisant l’accession à la propriété ont joué un rôle clé dans le maintien de la place des ménages pauvres et modestes au sein des flux de l’accession. Important Ces flux ont même augmenté à partir de 2016 grâce à la chute des taux d’intérêt et à l’assouplissement des conditions d’octroi des crédits à l’habitat. Même durant la crise, ces aides personnelles ont permis aux primo-accédants de concrétiser leur projet d’achat. Toutefois, la conjoncture pourrait leur être moins favorable dans un futur proche, l’État ayant commencé à 2018 à diminuer la portée de ces mesures incitatives. Ainsi, l’APL Accession n’existe plus, et le prêt à taux zéro a subi un coup de rabot : recentrage sur certaines zones, diminution de moitié de la quotité finançable. Or, pour les experts, cette stratégie n’est pas pertinente sur le plan économique. Payer des subventions additionnelles d’un logement locatif social coûte en effet plus cher que de soutenir financièrement l’achat d’un logement en accession. En outre, alors que le PTZ est recentré sur les zones B1 et A, caractérisées par des prix très élevés, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, l’insuffisance des ressources publiques complique l’optimisation de l’utilisation. D’ailleurs, les ménages pauvres et modestes, et principalement les acquéreurs en primo-accession, optent majoritairement pour les zones C et B2, alors qu’ils sont minoritaires dans des régions telles que l’Île-de-France ou PACA.