La concurrence dans le domaine du prêt immobilier et la politique favorable de la BCE expliquent les taux d’intérêt très faibles actuels. Ces conditions exceptionnelles ouvrent l’accès au marché aux emprunteurs modestes et aux primo-accédants. Un courtier en crédit à l’habitat a dressé un portrait des demandeurs d’un tel financement en 2019. Profil type des souscripteurs de prêt immobilier en 2019 D’après l’étude du courtier, le montant moyen des prêts immobiliers accordés depuis le début de l’année se situe autour de 304 000 euros. La durée de remboursement s’est allongée à 20 ans, les prêts longs étant de retour dans le catalogue des prêteurs. ImportantLe souscripteur type est un cadre d’environ 39 ans non-fumeur. Des disparités sont néanmoins observées en fonction du lieu de résidence de l’emprunteur, en zone rurale ou urbaine, qui est corrélé au niveau de revenus. Ce portrait soulève la question des facteurs qui déterminent la « qualité » du profil de l’emprunteur pour les établissements prêteurs. En théorie, avec la suppression de domiciliation des revenus pour 10 ans au minimum par la loi Pacte, sans compter la concurrence qui règne sur le secteur, les candidats à l’accession à la propriété devraient être en position de négocier. Mais dans la pratique, les banquiers et assureurs imposent des critères d’octroi qui excluent de nombreux Français. De nombreux ménages exclus du marché du crédit immobilier Les banques se montrent actuellement plus ouvertes aux ménages plus modestes et aux personnes qui achètent leur première résidence principale, dont la capacité d’emprunt a crû grâce aux taux faibles. Toutefois, elles maintiennent des conditions strictes lorsqu’elles doivent accorder un prêt immobilier. Leurs principales exigences portent sur la stabilité de la situation professionnelle, le niveau de revenus, et en ce qui concerne l’indispensable assurance, sur l’âge et l’état de santé du souscripteur. De fait, beaucoup de potentiels acheteurs ne satisfont pas aux critères, notamment ceux qui ne sont pas salariés en CDI (les travailleurs en CDD, les indépendants, les intérimaires, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires d’une pension d’invalidité, etc.). Les seniors ont également du mal à décrocher les fonds nécessaires à la concrétisation de leur projet immobilier. Depuis le 1er janvier, la garantie décès de l’assurance emprunteur est également taxée à 9 %, ce qui alourdit le montant de la prime, cette garantie représentant l’essentiel de la cotisation pour les retraités (pas de garantie perte d’emploi, pas de garantie arrêt de travail). La fiscalité en hausse augmente le coût de l’assurance, ce explique que le taux global du prêt dépasse le taux d’usure, empêchant l’opération.