Les candidats à l’achat peuvent se réjouir. En seulement un an, certaines métropoles ont vu leurs prix chuter de plus de 8% le mètre carré. En cause, la hausse du coût du crédit, ainsi que le contexte inflationniste, qui poussent les vendeurs à revoir leur prix à la baisse pour conclure la transaction. Un phénomène inédit depuis plusieurs années. D'après les indices « Meilleurs Agents - Les Echos », le prix moyen des logements anciens dans l’Hexagone a diminué de 0,4% sur un an, pour s’établir à 3 179 euros le mètre carré. « C'est la première fois que les prix baissent, France entière, depuis sept ans », souligne Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de Meilleurs Agents. Une baisse des prix prononcée à Bordeaux, Lyon, Nantes et Paris Certes, cette baisse des prix est légère au niveau national. Mais dans certains territoires, notamment ceux les plus chers, la baisse est plus soutenue. C’est le cas à Bordeaux, Lyon et Nantes, où les prix moyens du mètre carré ont respectivement chuté de 8,6%, 8,1% et 5,2% entre le 1er septembre 2022 et le 1er septembre 2023. Dans ces métropoles, il faut à présent débourser en moyenne 4 794 euros/m2, 5 026 euros/m2 et 3 992 euros/m2 pour acquérir une maison ou un appartement. Des prix qui demeurent toujours élevés, car depuis dix ans, ils ont tout de même augmenté jusqu’à 49% à Bordeaux, 45% à Nantes et 40% à Lyon. Par ailleurs, dans la capitale, les prix s’effritent également, puisqu’au 1er septembre 2023, la pierre parisienne est passée sous le seuil symbolique des 10 000 euros le mètre carré (précisément 9 944 euros le mètre carré en moyenne). Soit une baisse de 4,5% sur un an, et de 7,6% depuis le début de la chute des prix, amorcée en août 2020. Une crise du secteur notamment causée par la hausse des taux et l’inflation galopante Annoncée dès le début de l’année 2023, la crise de l’immobilier sur le marché français a donc lieu. L’une des causes est clairement identifiée : la hausse des taux d’intérêts. En effet, alors qu’à la rentrée 2022, les acheteurs pouvaient souscrire un prêt sur 25 ans en moyenne à un taux aux alentours des 2%, celui-ci a doublé un an plus tard. En outre, l’inflation, toujours élevée, pousse les candidats acquéreurs à repousser leurs projets d’achat à plus tard. En août 2023, selon les dernières de l’Insee, les prix à la consommation augmentent de 4,8% sur un an, après +4,3 % le mois précédent. Ce qui entraîne une raréfaction de la demande. Et le pire semble être à venir, d’après certains spécialistes du marché. « La crise est sévère et nous n'en sommes qu'au début », estime Loïc Cantin, président de la Fnaim. Sur l’ensemble de l’année 2023, la Fédération nationale de l’immobilier s’attend à un recul des transactions de l’ordre de 17% par rapport à l’année précédente. Selon la Fédération, les ventes devraient revenir sous la barre du million, pour s’établir entre 920 000 et 950 000 unités. Quant aux prix, la Fédération considère qu’ils baisseront de 5% par rapport à l’année 2022, sur l’ensemble du territoire. Nice, Marseille... Ces métropoles qui font de la résistance Malgré la baisse généralisée des prix dans un certain nombre de grandes métropoles de l’Hexagone, quelques-unes voient leurs prix aller dans le sens inverse. C’est le cas de Nice, où le prix moyen du m2 a progressé de 7,9% en un an, atteignant ainsi 5 292 euros au 1er septembre 2023. Même constat à Marseille, où les prix croissent de 2,2% sur un an. Enfin, dans une proportion moindre, ils se hissent à +0,7% à Toulouse et à Lille.