Les copropriétaires en situation précaire ne sont pas oubliés dans la démarche pour la rénovation énergétique des logements. Avec le soutien de l’Anah, les pouvoirs publics ont lancé un appel à projets le 1er juillet pour en financer 600 jusqu’en fin 2017. Toutefois, pour l’association des responsables de copropriété (ARC), ces efforts sont loin de suffire. 600 copropriétés à rénover par l’Anah en 2016-2017 À travers son programme « Habiter mieux », l’Agence nationale de l’habitat (Anah) œuvre déjà à réduire la précarité énergétique. Les copropriétaires « fragiles » peuvent prétendre à son aide financière pour entreprendre des travaux visant à économiser au moins 35 % sur leur consommation d’énergie. En sus, ils ont la possibilité de réclamer une prime de 1500 euros par logement octroyée par le Fonds d’aide à la rénovation thermique (Fart). Par l’intermédiaire des ministres de l’Environnement Ségolène Royal et du Logement Emmanuelle Cosse, l’Exécutif veut accélérer le changement avec un objectif de 600 copropriétés rénovées (soit 20 000 logements) en 2016-2017. Pour cela, le champ d’intervention de l’Anah va s’élargir aux travaux sur les parties communes. La condition des 35 % de gain énergétique minimum est maintenue. Un appel à projets pour accompagner les copropriétaires Concrètement, afin d’encourager les copropriétaires occupants modestes ou très modestes, les syndicats, assistés d’un professionnel agréé en maîtrise d’ouvrage, financeront les travaux à hauteur de 25 % de leur montant HT. La limite est fixée à 20 000 euros par lot d’habitation. Sont concernés les travaux d’isolation thermique ainsi que la pose, la régulation ou le remplacement d’appareils ou dispositifs de chauffage ou de production de l’eau chaude collective. L’appel à projets « des copropriétés à énergie positive » du gouvernement vise essentiellement à simplifier la démarche. En effet, malgré la possibilité de voter les travaux à la majorité simple instaurée par la loi de transition énergétique d’août 2015, l’ARC continuait à pousser à mobiliser tous les copropriétaires. Outre le financement, les copropriétaires bénéficient d’un accompagnement pour l’audit énergétique et d’une formation à la rénovation. Dispositifs insuffisants pour l’ARC Par ailleurs, le crédit d’impôt sur la transition énergétique (CITE) est prolongé d’un an, jusqu’à fin 2017. L’éligibilité au CITE, comme à l’éco-PTZ et au certificat d’économies d’énergie (CEE) est conditionnée au recours à l’une des 70.000 entreprises du bâtiment labellisées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ces dispositifs publics incitatifs sont toutefois insuffisants selon l’ARC, qui attend beaucoup de « la publication du rapport sur les aides uniques ». L’association dit aussi s’inquiéter énormément des problèmes de sécurité créés par les interventions sur les colonnes montantes d’électricité et de gaz. Autre sujet de plainte, les frais de chauffage collectif individualisés, les expériences négatives avec les prestataires de compteurs et des contrats décennaux qui empêchent les copropriétaires de profiter des évolutions technologiques.