Après la hausse des grilles tarifaires des crédits immobiliers d'une douzaine de banques, le mouvement de baisse des taux constaté depuis près de deux ans semble marquer un coup d'arrêt. Ce retournement de tendance ne doit pas effrayer les acheteurs qui pourront encore, pendant de nombreux mois, bénéficier des taux les plus faibles depuis 1945. Les raisons de cette hausse La première raison pour expliquer la hausse des taux immobiliers vient des résultats encourageants publiés par l'Insee qui note une augmentation du PIB de la France de 0,6 % au premier trimestre. La confiance des ménages revient donc, même si leur investissement, pour une large part consacré à l'immobilier, a poursuivi sa baisse au cours de ce même trimestre, avec 1,4 % en moins par rapport au trimestre précédent. Les notaires, comme d'autres acteurs importants du secteur sont confiants : les acheteurs reviennent. L'arrivée des vacances explique également cette hausse. Comme tous les ans, les banques constatent un accroissement important des demandes de crédit à cette période de l'année de la part des familles qui ont des enfants à l'école. Et quand il y a beaucoup de demandes, les tarifs ont toujours une tendance à remonter. Dernière raison que nous avons souvent évoqué sur Meilleurtaux, les taux des obligations souveraines à dix ans de la France varient entre 1,20 % et 1,32 % ces derniers jours, contre 0,35 % début avril. Même s'ils ne sont pas liés, on constate sur le long terme une similitude entre les courbes des taux de l'OAT 10 ans et des taux immobiliers. Ce qui s'explique facilement : si l'État emprunte plus cher, les banques aussi, et cela finit toujours par se répercuter sur les acheteurs. Pas de quoi s'affoler Il n'y a aucune raison de céder à la panique. D'une part, ce n'est pas parce que le taux des crédits immobiliers augmente sur un tarif que c'est celui qui va vous être appliqué par la banque, surtout si vous avez un bon dossier. Il y a toujours moyen de négocier. D'autre part, les « actions » de la BCE, qui a racheté près de 60 milliards d'actifs chaque mois, produisent leurs effets pour l'instant en maintenant le statu quo. Enfin, les banques continuent à encaisser de bonnes marges sur les crédits immobiliers, même si l'argent est un peu plus cher. Les investisseurs ont donc encore du temps devant eux pour bénéficier de taux immobiliers très avantageux.