Accusées d’avoir causé la crise financière, désignées responsables des difficultés financières actuelles de par le monde, les banques sont malmenées. Dans ce contexte, il semble utile de faire un point sur le rôle essentiel de ces établissements dans l’économie. Les banques sont essentielles à l’activité économique La première fonction des banques est de collecter l’épargne et de financer ainsi les crédits. Leur relation privilégiée avec les clients (individus, PME et grandes entreprises) et leur connaissance approfondie du marché leur permet d’être des intermédiaires indispensables entre les emprunteurs, qui recherchent des fonds, et les prêteurs, qui disposent des ressources. Grâce à leur intervention, la plupart des particuliers et professionnels ont un moyen de financer leurs projets. Ce système est crucial pour que l’épargne soit investie et contribue à la croissance. En effet, si on le compare avec les pays en développement, où une population majoritairement non bancarisée mise sur des avoirs en liquide ou des biens patrimoniaux exclusivement, l’épargne nationale ne profite à personne d’autre qu’à son propriétaire. Les banques sont des « centrales de risques » indispensables Les banques commerciales jouent un autre rôle important dans la gestion du risque. En effet, il existe un décalage entre les placements et les financements : les premiers sont effectués le plus souvent à court terme et restent disponibles pour leurs propriétaires ; à l’inverse, les seconds sont sollicités pour une durée plus longue afin de générer une rentabilité suffisante (cas d’un investissement) ou pour se constituer une épargne (cas d’un prêt immobilier). Les banques assument donc ces risques à la place des acteurs économiques, au contraire des marchés financiers, notamment, sur lesquels emprunteurs et prêteurs prennent eux-mêmes tous les risques inhérents à une opération. Encore un service que les banques rendent à l’économie. Vouloir minimiser les risques pris par les banques en les « étranglant » avec une réglementation trop restrictive représente donc un réel danger, pour les financements d’abord, mais aussi pour les autres acteurs, car en vue d’un transfert des risques, elles pourraient par exemple décider de vendre leurs crédits titrisés ou se limiter à des crédits immobiliers à taux variable. Une telle extrémité favoriserait par ailleurs l’essor d’une « finance de l’ombre » parallèle, par définition hors de contrôle.