Le marché immobilier états-unien risque de se transformer radicalement dans les années à venir, puisque les Américains affichent une certaine désaffection pour la propriété. Une aubaine donc pour la location ! Cette évolution est notamment due aux prix élevés des nouvelles constructions, à la normalisation et à la distribution plus restreinte de crédits immobiliers. Des prix élevés pénalisent l’ancien comme le neuf La construction est relancée aux États-Unis avec plus d’un million de mises en chantier en 2014. Mais la hausse du coût des matériaux, notamment du bois, ainsi que la difficulté à trouver des professionnels compétents à un salaire abordable pèsent lourd sur le prix de revient des maisons, excluant une bonne partie des potentiels acquéreurs. En parallèle, l’ancien ne représente plus une alternative viable : le stock de maisons disponibles à la vente étant retombé, les prix progressent avec +5 % attendus en 2015 et + 6 % en 2016. Le crédit immobilier devient plus difficilement accessible Et alors que les revenus n’ont pas suffisamment augmenté pour compenser les prix, les banques durcissent leurs conditions d’octroi de crédits immobiliers. Afin d’équilibrer leur bilan, celles-ci se montrent moins enclines à accorder des prêts, sans compter qu’elles sont limitées par un nouveau cadre instauré par la loi Dodd-Frank. Cette règlementation leur impose de conserver 5 % du risque lorsqu’elles souhaitent effectuer une titrisation de ces créances. Dans le même temps, le taux d’endettement des ménages reste élevé, notamment pour ceux qui ont souscrit des prêts étudiants, ce qui crée une barrière de plus pour les jeunes actifs, dont très peu ont la capacité de s’endetter pour une primo-accession. Enfin, le recul des taux d’intérêt engendrera une dégradation des conditions de financement, créant des contraintes supplémentaires, et empêchant les gains de pouvoir d’achat. Basculement de la propriété à la location sur le marché américain En l’absence de conditions suffisamment favorables, la part des propriétaires immobiliers risque donc de se réduire fortement, favorisant les logements à louer pour les nouveaux ménages. Dans ce cas, la construction se poursuivra, mais vers les biens destinés à la location. Une véritable révolution dans la culture même du pays !