Les conditions de marché sont favorables à tous les candidats à la propriété : taux revenus à des seuils historiques et prix stables. Mais tous les Français ne disposent pas du même pouvoir d’achat réel. En fonction de leur ville, la différence de surface est conséquente. Les taux faibles concernent tous les profils et toutes les durées Grâce à des baisses jusqu’à 0,30 % en janvier et février, la plupart des banques affichent des taux inférieurs aux records de mai 2015 selon les courtiers. Ils sont à l’image des taux d’emprunt d’État, descendus de 1 % à 0,65 % depuis le début de l’année. La moyenne se situe actuellement à 2,2 % sur 20 ans, mais elle tombe sous la barre des 2 % dans certaines villes avec des revenus moyens et un apport personnel de 10 %. On trouve ainsi des crédits à 1,80 % à Marseille, 1,85 % à Nîmes ou 1,95 % à Rennes. La stratégie de conquête des banques profite à tous les profils d’emprunteurs et toutes les durées d’engagement. En effet, dans un contexte de reprise de l’activité et de demande soutenue, les prêteurs s’intéressent à une clientèle large, et non uniquement les excellents dossiers et les primo-accédants. Les mieux lotis ne sont pas toujours ceux que l’on croit Même si de manière générale, la capacité d’emprunt est optimale, le pouvoir d’achat immobilier varie en fonction du niveau de revenus et du prix au mètre carré pratiqué dans chaque ville. Et ceux qui perçoivent les revenus les plus élevés ne sont pas nécessairement les plus favorisés. Ainsi, à Paris et Lyon, qui détiennent le record des revenus moyens, le pouvoir d’achat réel se situe à l’extrême opposé. À l’inverse, à Nîmes ou Saint-Étienne, où les revenus sont les plus faibles, les habitants peuvent acheter des logements nettement plus grands. Entre les deux, les futurs propriétaires dans des villes comme Nantes ou Rennes disposent d’un bon pouvoir d’achat immobilier grâce à des revenus moyens élevés combinés à des prix de l’immobilier raisonnables. Quelques exemples d’écarts flagrants entre les emprunteurs En étant 2 fois moins bien payés que les Parisiens, les Stéphanois et les Marseillais peuvent s’offrir un bien plus spacieux, avec respectivement 200 % et 70 % de surface en plus. Les Nîmois gagnent autant que les Stéphanois, mais des taux plus attractifs leur permettent d’augmenter le capital emprunté de 2500 €. Pourtant, la surface finançable est de 18 m² inférieure. En comparaison avec les Parisiens, les mêmes Nîmois, qui ont des revenus de 50 % inférieurs et dont la capacité d’emprunt est de 118 000 € (contre 218 000 €), peuvent acheter 66 m² (contre 26 m²) Avec des revenus moyens égaux à ceux des Clermontois, les Lillois ne peuvent obtenir que 42 m² contre 58 m² ! De même, alors que la différence de revenus mensuels n’est que de 50 € entre Bordelais et Nantais, ces derniers gagnent 6,5 m² grâce à des prix plus abordables.