La baisse spectaculaire – et durable – des crédits immobiliers représente une opportunité évidente pour les ménages primo-accédants. Elle a cependant des conséquences néfastes sur le moyen et le long terme et de nombreux économistes n’hésitent plus à tirer la sonnette d’alarme. Des taux d’emprunts négatifs C’est ce dont bénéficient en ce moment certains emprunteurs danois qui ont flairé le bon coup en empruntant à des taux variables sans limites à la baisse, indexés sur l’Euribor. Concrètement c’est désormais leur banque qui leur reverse des intérêts ! Un paradoxe ? Plus lorsque les grands états européens se refinancent aussi auprès de la Banque Centrale Européenne à des taux négatifs sur le court terme, et à des taux inférieurs à 1 % sur le long terme. La France emprunte par exemple à 0,7 % sur 10 ans depuis le début 2016… Cette baisse généralisée trouve sa source dans la volonté des banques centrales de la plupart des grands pays (Japon, États-Unis, Royaume-Uni en tête) de tirer vers le bas le loyer de l’argent afin d’éliminer la possibilité d’une déflation. Leur raisonnement semble assez logique au premier abord : des taux de prêt immobilier faibles devraient stimuler le crédit tant chez les ménages que chez les entreprises, relançant par la même occasion l’investissement, la consommation et donc les embauches, remettant ainsi en marche une croissance grippée. Une arme à double tranchant pour les ménages Sauf qu’en réalité tout n’est pas aussi simple. Bien sûr, de leur côté, les ménages qui empruntent se félicitent, mais cette baisse chronique des taux a déjà des conséquences fâcheuses pour leur épargne dont la rémunération est quasi nulle. Ainsi, plutôt que de dépenser leur argent à qui mieux mieux, les ménages préfèrent au contraire le mettre de côté, vu que les placements et autres produits destinés à financer leurs futures retraites ne rapportent plus rien. Beaucoup de retraités allemands voient par exemple la valeur réelle de leurs pensions fondre comme neige au soleil. En parallèle, du fait de l’accès facilité au crédit, des bulles immobilières se créent, notamment en Grande-Bretagne où les prix flambent. Autres victimes collatérales de cette baisse, les banques qui ne gagnent désormais quasiment plus rien avec des taux aussi faibles. Elles essaient tant bien que mal de se refaire une santé en margeant un peu plus sur les frais, mais il ne s’agit là que d’un pis-aller. Pour compenser leurs pertes, elles pourraient être tentées de parier sur des produits financiers plus rémunérateurs, mais également autrement plus risqués. Autant de facteurs qui pourraient contribuer à une crise financière d’une grosse ampleur à l’échelle mondiale.