La chute régulière des taux de prêt immobilier depuis le début de l’année renforce la concurrence sur le secteur bancaire. Afin de conserver leurs clients ou en conquérir de nouveaux, les banques misent de plus en plus sur le digital. Les banques renforcent leur stratégie numérique Le prêt immobilier en ligne prend une place grandissante dans la stratégie des enseignes bancaires, afin de répondre aux exigences des clients, qui recherchent des taux compétitifs, mais également des solutions de souscription plus rapides, notamment pour des renégociations de plus en plus fréquentes. Pour plusieurs banques, l’objectif des services en ligne consiste donc à réduire le délai de traitement des demandes en automatisant au maximum les différentes étapes de souscription, à l’exemple de la Banque Postale. Plusieurs d’entre elles proposent également un outil de comparaison et de simulation prêt immobilier gratuit. Certaine banque devrait dès l’année intégrer des crédits plus complexes comme le prêt à taux zéro. Et en 2016, à condition de régler les contraintes informatiques, elles permettront également aux internautes de soumettre une demande de crédit intégralement en ligne. Les obstacles à l’essor du crédit 100 % en ligne Toutefois, cette évolution ne signe pas la fin des négociations « en face à face ». En effet, la majorité des emprunteurs se montre réticente. Chez Boursorama, par exemple, alors que l’offre de crédit immobilier digitale existe depuis trois ans, elle n’a été sollicitée que par 30 000 emprunteurs à fin septembre, l’encours de crédit total n’atteignant que 2,5 milliards d’euros. La raison est que, pour un projet qui engage les emprunteurs durant une partie de leur vie, la plupart d’entre eux ne font pas confiance à Internet et préfèrent se déplacer pour rencontrer une « vraie » personne. Au final, la souscription du crédit en ligne est considérée comme un phénomène essentiellement urbain et « parisien ». En outre, la démarche ne peut se faire intégralement en ligne, la règlementation imposant aux établissements en ligne de se plier aux mêmes obligations que ses concurrents, à savoir l’envoi par courrier et la signature d’une convention de prêt formelle par les deux parties. La frilosité des emprunteurs, ainsi que ces formalités, s’opposent encore à l’essor du crédit 100 % digital.