Plongée dans la récession depuis 2008, l’Espagne est en train de tourner la page de la crise immobilière. Les premiers signes d’une reprise du bâtiment sont perceptibles pendant l’année 2014. Permis de construire : un bond de 5,7 % L’éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008 avait précipité le pays dans une crise sans précédent. Avec, à la clé, la suppression de millions d’emplois. Après six ans de récession profonde, et alors que des milliers de propriétés restent toujours vacantes, la machine immobilière espagnole est relancée. À l’image de l’aéroport fantôme de Huesca, dans les Pyrénées, de nombreux projets pharaoniques ont été orchestrés par les régions et les municipalités. Avant la crise, le secteur employait environ 1,9 million de travailleurs. Aujourd’hui, on compte moins de 700 000 salariés dans le bâtiment. Mais depuis plusieurs mois, l’effectif recommence à s’étoffer du côté des entreprises de construction. D’après le rapport du ministère du Travail, 10 000 emplois ont été créés au cours du mois de novembre. « C’est principalement lié à une hausse dans les travaux publics », note une porte-parole de la Confédération nationale de la construction (CNC). Les recrutements devront s’intensifier en 2015 puisque les investissements dans les infrastructures vont progresser de 6 %, tel qu’il est prévu dans le projet de budget du gouvernement. « À la suite de la déclaration faite par le ministre des Travaux publics, l’avenir parait dégagé pour le secteur du bâtiment », remarque Javier Vaca, responsable du développement au sein du groupe de BTP espagnol FCC. Parallèlement, les investisseurs commencent à revenir. Ceci est en grande partie lié à la baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers. Au cours des neuf premiers mois, le nombre de permis de construire octroyés a progressé de 5,7 %, souligne le BBVA Research. Les investisseurs étrangers sont revenus Avec le retour des investisseurs étrangers, les professionnels du bâtiment se voient offrir une bouffée d’air. On retient par exemple celui de l’homme d’affaires mexicain Carlos Slim. Le milliardaire compte investir 650 millions d’euros dans FCC afin de devenir le premier actionnaire, anticipant sur une envolée de la construction. Pour les experts, ces premiers signes encourageants témoignent de la bonne santé du marché de la construction. « Par le passé, le marché immobilier anticipait la reprise économique. Cette fois-ci, le secteur n’est pas à l’origine de la croissance, mais sa conséquence », rappelle Miguel Cardoso.