La fédération France Assureurs a estimé que les dégâts de la sécheresse de 2022 pourraient coûter entre 1,6 et 2,4 milliards d'euros aux assureurs. Un montant record dû notamment au phénomène de "retrait-gonflement des argiles" qui a entraîné la fissuration de nombreux bâtiments. L’année 2022 a été marquée par une période de forte sécheresse, qui a touché toute la France. Résultat, selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, au 21 novembre : « 49 départements sont concernés par une restriction [d’eau] au-delà de la vigilance sur au moins une partie du territoire dont 24 en crise ». Si la sécheresse a des conséquences évidentes et reconnues pour l'agriculture, elle en a également sur les bâtiments. La Fédération des assureurs a d’ailleurs revu ce lundi à la hausse ses précédentes estimations concernant le coût qu'allaient représenter les dégâts sur les bâtiments causés par la sécheresse. Selon France Assureurs, les sinistres déclarés par les assurés devraient leur coûter entre 1,6 et 2,4 milliards d'euros, soit un record historique. Un montant qui devrait dépasser le record de 2003 En effet, depuis la création du régime « Catastrophes naturelles » en 1982, le montant record de sinistres enregistrés avait été établi en 2003, avec 2,12 milliards d’euros. L’année 2022 s'annonce également d'ores et déjà plus coûteuse que 2018, avec des dommages estimés à près de 1,5 milliard. À noter que cette estimation n’intègre actuellement que les dommages situés dans des communes dont l'état de catastrophe naturelle sera reconnu en raison de la sécheresse. Elle ne prend pas en compte les dommages aux récoltes, qui seront pris en charge par une assurance spécifique. Pour rappel, en règle générale, votre assurance multirisques habitation n’intègre pas d’indemnisation en cas de fissures dans votre logement. La seule exception à la règle est lorsqu’une catastrophe naturelle survient : inondations, tremblement de terre, ou encore sécheresse. Pour être effectivement indemnisé, il faut cependant qu’un arrêté interministériel ait été publié. Des fissures liées au phénomène de retrait-gonflement des sols argileux Lorsqu’une période d’humidification succède à une période de sécheresse, le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) s’accentue et entraîne un risque de fissurations. Concrètement, la chaleur conduit à l’évaporation de l’eau présente dans les sols à base d'argile, ce qui provoque progressivement un affaissement des sols et fragilise les fondations des habitations. Si un épisode de pluie abondante arrive juste après, les sols se gorgent d'eau et gonflent. Résultat : des micro mouvements de terrain touchent les maisons, c’est alors à ce moment que peuvent apparaitre des fissures. Or, ce risque « est à la fois le plus dynamique en termes de développement, notamment du fait du changement climatique, et le moins connu », a rappelé Florence Lustman, présidente de France Assureurs. En France métropolitaine, près de 54% des maisons individuelles sont situées en zone d'exposition moyenne ou forte à ce phénomène de RGA, dont 16,2 % sont fortement concernées par ce risque, soit 3,3 millions de maisons.