De nombreux propriétaires privilégient actuellement la location classique aux offres proposées par les plateformes de type Airbnb. Potentiellement plus rentables, les locations courte durée sont toutefois désormais plus risquées à cause de la crise sanitaire. Les bailleurs préfèrent donc se contenter du système traditionnel pour sécuriser le rendement de la location en attendant une éventuelle amélioration de la situation. Le secteur de l’assurance habitation comme le marché locatif sont dominés par l’incertitude en raison de l’aspect inédit de la crise du Covid-19. Les professionnels de l’immobilier commencent néanmoins à cerner de nouvelles tendances au niveau des propriétaires. Ces derniers semblent en effet hésiter à vendre et préfèrent miser sur la location traditionnelle. À travers cette stratégie, les détenteurs de bien immobilier ont la possibilité de sécuriser leurs revenus tout en analysant l’évolution du marché. Ils pourront toujours procéder à la vente du logement en leur possession lorsque la situation se sera stabilisée. En attendant, ils évitent de s’embarrasser d’actifs dormants. Une tendance temporaire Face à la crise actuelle, de nombreux bailleurs ont décidé d’adopter une nouvelle stratégie. Ils délaissent désormais les formules de type Airbnb au profit des locations classiques. En effet, les rendements des locations courte durée sont devenus incertains avec la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les étudiants en quête d’un logement, car les offres deviennent plus nombreuses. En même temps, les intéressés espèrent une réduction au niveau des loyers. Spécialisée dans la location de meublés en Île-de-France, l’agence immobilière Lodgis a déjà constaté une diminution de 5 % sur les tarifs pratiqués par les propriétaires au second trimestre 2020. Le prix du mètre carré est ainsi passé de 38,5 à 36,56 euros en un an dans la région. Comme l’a expliqué le directeur adjoint de la société, Alexis Alban : De nombreux propriétaires font le choix de baisser leur loyer pour louer rapidement et ainsi éviter une vacance trop longue et une baisse significative de rentabilité sur l'année. Alexis Alban Cependant, cette situation est seulement temporaire, selon les spécialistes du secteur. Les loyers devraient de nouveau augmenter avec le retour des locataires étrangers. Un effet de la crise sanitaire Actuellement, les propriétaires préfèrent mettre leur bien immobilier en location et en louer un autre, au lieu de vendre pour en acquérir un nouveau. Cette stratégie est principalement motivée par la prudence en cette période de crise, d’après les experts du secteur. D’ailleurs, la tendance s’observe dans plusieurs grandes agglomérations, dont Paris. Selon le directeur général délégué du département Conseil Habitation & Hospitality de BNP Paribas Real Estate, Jean-François Morineau : L'absence des touristes pendant la crise sanitaire a remis un nombre important de logements sur le marché locatif du centre de Paris, loués habituellement sur Airbnb. Jean-François Morineau Le site spécialisé L’agence Blue a confirmé cette tendance. Il a notamment révélé que l’offre sur le marché locatif de la capitale a pratiquement doublé cet été par rapport à l’année dernière. En effet, les logements disponibles à la location sont passés de 224 à 438. Ces biens viennent entre autres des logements étudiants remis plus tôt à cause de la crise sanitaire et du marché d’Airbnb, perturbé par la pandémie. Quant au nombre de demandes, il a augmenté de 536 à 3 302 en un an.