Outre la crise du coronavirus, les assureurs sont confrontés aux problèmes liés au changement climatique. Dans une étude datant d’août 2020, la Fondation pour l’innovation politique a étudié les données recueillies ces 40 dernières années pour faire un bilan de la situation. Par la même occasion, elle a fourni des éléments de réponse visant la mise en place de solutions. Depuis quelques années, des experts alertent sur les effets du réchauffement climatique. Jusque-là toutefois, les solutions sont insuffisantes ou adoptées tardivement. Dans les années à venir, les assureurs continueront de jouer un rôle capital. Par exemple, ils seront énormément sollicités par les souscripteurs d’assurance habitation catastrophe naturelle, car ce type d’événement ne cesse de se multiplier. En effet, 50 catastrophes climatiques par an étaient recensées dans les années 1970 dans le monde. Depuis 2010, leur nombre a atteint 200. Par ailleurs, les catastrophes liées au climat risquent de doubler au cours des 25 prochaines années selon la FFA. Le changement climatique sera à l’origine de 35 % de ces sinistres. La crise climatique remet en question le modèle des assureurs À cause du réchauffement climatique, les assureurs sont amenés à indemniser de manière plus importante les particuliers, les entreprises et les collectivités. En France, ils ont versé 4 milliards d’euros aux sinistrés climatiques l’an dernier selon la FFA (Fédération française de l’Assurance). L’étude de la Fondation pour l’innovation politique donne lieu à toutes sortes de questions sur l’adaptabilité du modèle des assureurs : Le régime « CatNat » convient-il ? Sera-t-il possible de satisfaire les attentes et les besoins des assureurs et des assurés en le simplifiant ? Les populations peu touchées consentiront-elles à faire preuve de solidarité envers les localités dans lesquelles l’état de catastrophe naturelle est fréquemment reconnu ? En tout cas, il est indéniable que le secteur assurantiel est affecté par la crise sanitaire. Selon la Fondation pour l’innovation politique : Au cours des prochaines décennies, la priorité est à la conception de politiques de prévention efficaces, reposant sur une culture du risque naturel beaucoup mieux partagée qu’aujourd’hui, adaptée aux réalités locales et supposant mobilisation et coordination des acteurs publics et privés. Plusieurs améliorations sont nécessaires concernant la gestion des événements climatiques Au début de son étude, la Fondation pour l’innovation politique a indiqué : Près d’un demi-siècle de données assurantielles témoigne de l’aggravation des événements climatiques (tempêtes, inondations, sécheresses, etc.) qui frappent les habitations, les entreprises et les récoltes agricoles en France et dans le monde. Le think tank précise qu’une telle situation exige le renforcement de l’éducation aux risques naturels et de leur prévention. Sont également nécessaires : Une meilleure adaptation des normes de construction aux événements climatiques observés dans une localité ; La révision de certains aspects relatifs à l’indemnisation ; L’amélioration de la gouvernance des organismes en charge de surveiller les risques naturels grâce à une meilleure transmission de l’information entre les acteurs privés et publics. En somme, d’énormes efforts doivent encore être fournis avant d’arriver à une gestion réellement adaptée de la multiplication des événements climatiques. L’étude de la Fondation pour l’innovation politique peut contribuer à atteindre cet objectif dans la mesure où elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur la manière dont la situation a évolué au cours des 40 dernières années.