Les établissements supérieurs ont été obligés de fermer depuis la mise en place du confinement en France. Au-delà du calendrier universitaire, la crise sanitaire a fortement affecté la vie des étudiants, notamment au niveau de leurs moyens de subsistance. Ils sont également inquiets des conséquences de la pandémie sur la suite de leurs études. Les étudiants sont reconnus comme une population fragile sur le plan économique. Ils peuvent ainsi éprouver des difficultés à régler leur assurance habitation étudiant. La pandémie de coronavirus tend à aggraver leur niveau de précarité. Par ailleurs, les étudiants sont confrontés à de nombreuses incertitudes concernant la reprise de l’année universitaire et les éventuels reports des examens. Pour l’instant, les Crous (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) s’efforcent de gérer au mieux la situation. Des aides financières sont entre autres proposées aux étudiants confinés sur les campus. Des mesures sanitaires sont également prises pour limiter les risques de contamination dans les résidences universitaires. Une année universitaire éprouvante Pour la communauté étudiante, cette année a déjà été marquée par la grève des transports et les manifestations contre la réforme des retraites. Ces évènements ont fortement limité la liberté de mouvement de l’ensemble de la population. Durant toute cette période, il n’était pas évident de se déplacer pour assister aux cours. Le calendrier universitaire a ensuite été bouleversé par les mesures de confinement adoptées pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Toutefois, certains étudiants continuent de travailler malgré le confinement. Ils font ainsi partie des premiers exposés au virus. En revanche, ceux évoluant dans le secteur informel ont, dans la plupart des cas, perdu leur source de revenus. Ils risquent donc de se retrouver dans une grave situation de précarité durant le confinement. Dans ces conditions, il devient plus que difficile d'étudier alors que le gouvernement recommande la continuité pédagogique. Comme le souligne une enseignante-chercheuse de Paris 8, Hélène Nicolas : Les conditions psychiques d’études ne sont pas là pour réussir son année. Il faut arriver à se concentrer dans cette situation anxiogène. Hélène Nicolas La meilleure solution consiste à reporter les examens selon les principaux concernés. Avec le prolongement de l’année universitaire, les étudiants supposés soutenir leur mémoire prochainement seront mieux fixés sur leur sort. Pour l’heure, ils sont dans l’incertitude et attendent plus d’éclaircissements. Les syndicats étudiants sont très actifs En plein confinement, les étudiants bloqués dans les résidences universitaires ont l’impression d’être délaissés. Leurs conditions de vie tendent à empirer en raison de la perte de leurs sources de revenus liée à la suspension de la plupart des activités. Le manque d’informations de la part de l’université et des pouvoirs publics aggrave leur sentiment d’isolement. Un membre de la fédération Solidaires étudiant-e-s de Saint-Denis explique : Les étudiants ont besoin qu’on leur transmette les informations essentielles. On veut plus de précisions au sujet de la mise en place des mesures sanitaires. […] Nous attendons des réponses de la part du Crous du Créteil qui a du retard dans sa communication. Afin d’aider cette population fragile, ce syndicat a réclamé un moratoire ou une cessation du paiement des loyers durant le confinement. Cette mesure devrait être appliquée à la fois aux résidents des logements gérés par le Crous et aux locataires dans le privé. La fédération a également réclamé des désinfectants. En effet, les occupants des résidences universitaires manquent de produits de nettoyage depuis le début du confinement. En outre, une aide d’urgence pour les étudiants qui se sont retrouvés sans rémunération à cause de la pandémie a été demandée.