Le coronavirus a permis au Québec de régler son problème de pénurie de logements locatifs. C’est du moins, l’un des plus grands changements constatés dans cette ville depuis que cette pandémie y a fait son entrée en forçant l’entreprise américaine Airbnb à annuler toutes les réservations liées à son service de location. Au Québec et notamment à Montréal, la pénurie de logements locatifs est un problème persistant depuis de nombreuses années. Du moins jusqu’à ce que l’épidémie du Covid-19 fasse son entrée sur le territoire. Pour le dire, il suffit de porter un regard sur les sites de recherches d’appartements à louer où l’on enregistre désormais un nombre considérable d’annonces. Et d’après les constats, tout indique que ce revirement a un lien avec la décision du gouvernement à suspendre les services de location à court terme d’Airbnb dans la région jusqu’à ce que cette crise soit passée. Ce qui n’est pas sans impact sur les revenus des hôtes associés à cette agence américaine que pour y remédier, ils sont bien nombreux à choisir de faire louer leur bien de façon traditionnelle. Le covid-19 a permis au Québec de régler temporairement son problème À titre de rappel, le secteur du logement locatif québécois est fortement dominé par l’entreprise américaine Airbnb qui s’est accaparé la majorité des biens à louer dans la région. Et en tant qu’acteur dominant, l’enseigne n’a eu aucun mal à façonner le système à son image en y imposant ses services de location à court terme associés à des coûts largement en dessus de la moyenne. À la députée Manon Massé d’ajouter : C’est fou qu’en pleine pénurie, des logements restent vides parce qu’on a laissé faire Airbnb et parce que plein de familles sont incapables de trouver un logement qu’elles sont capables de se payer. Soit, un problème de taille qui a d’ailleurs incité ce parlementaire de dire que : Il faut remettre des logements sur le marché locatif. C’est chose faite puisque des milliers d’appartements sont désormais disponibles. Ce, en grande partie, grâce à la pandémie du coronavirus qui a bouleversé le système en forçant Airbnb à annuler toutes les réservations rattachées à ses services offrant ainsi une période de répit à cette province canadienne. Du moins, jusqu’au 1er juin, la date fixée par le gouvernement Legault pour la reprise des activités en notant cependant que ce délai pourrait se prolonger en fonction de l’évolution de cette crise sanitaire. Un changement qui aurait tendance à se perpétuer La pandémie est certes l’élément entraînant ce changement, mais d’après les constats, ce revirement aurait tendance à se perpétuer. Du côté des propriétaires par exemple, ils sont des milliers à se détacher de leur collaboration avec Airbnb en se rendant compte que leur principale source de revenus s’est considérablement effritée depuis l’annulation des réservations pour leur faire perdre des milliers de dollars. Pour éviter le pire, ils se sont d’ailleurs créé une sorte d’assurance habitation locataire auprès du système de location traditionnel. Une solution leur permettant d’alléger leurs soucis financiers si l’on croit l’un d’eux qui s’est exprimé en ces termes : C’est difficile, mais je n’ai pas eu le choix. Comme je tiens à conserver mon appartement ici, j’ai décidé de le sous-louer à long terme en attendant que la pandémie passe. Je m’attends à des pertes de 18 000 dollars cette année à cause de cela, ce qui crée un trou majeur dans mon budget. Ainsi, ce proprio comme de nombreux autres se sont passés d’Airbnb et ont mis en location leur bien en s’appuyant désormais sur une offre qui s’étend sur une longue période. Tout cela pour dire que cette agence devra également attendre aussi longtemps avant de pouvoir les compter à nouveau parmi ses hôtes. À noter que malgré ce bouleversement, la grille tarifaire liée à ces logements demeure largement en dessus de la moyenne si l’on croit un jeune locataire faisant valoir que : Je ne trouvais que des appartements pour le 1er mai, ou immédiatement. Il y avait très peu de choix, c’était cher et meublé. Et d’ajouter que : C’est assez évident puisque ces unités se trouvaient jusqu’à récemment sur le marché de la location touristique. Un avis partagé par Gaétan Roberge, du Comité logement Ville-Marie qui a également partagé son point de vue en soulignant que : Le taux de vacance des logements locatifs est si faible que les gens s’essaient. C’est une bonne nouvelle dans la mesure où des logements retournent sur le marché. Mais c’est une goutte d’eau dans l’océan. On espère que le virus va convaincre les gens de louer à long terme plutôt que sur Airbnb. Gaétan Roberge Dans ce sens, il faut préciser que la députée Manon Massé, militante pour l’accessibilité au logement depuis plus d’une dizaine d’années entend à ce qu’Airbnb prenne ses responsabilités face à la pénurie dont elle est la principale cause.