Aujourd’hui, les consommateurs comme les constructeurs sont conscients de l’importance des économies d’énergie dans le domaine du bâtiment. En revanche, la réduction des déchets et la surconsommation de matériaux ne semblent pas encore préoccuper l’opinion pour l’instant. Pourtant, ces problématiques sont désormais incontournables pour pouvoir relever les défis du développement durable dans le secteur immobilier. En raison de l’ampleur et du coût de certains travaux de rénovation, les constructions neuves ont parfois été privilégiées pour se conformer aux nouvelles normes réglementaires ou écologiques dans le bâtiment. D’ailleurs, le respect de la législation en vigueur fait partie des critères priorisés dans le secteur et en assurance habitation. Toutefois, ce réflexe prend rarement en compte les éléments utilisés pour créer un nouveau bien immobilier. Selon l’Ademe, la construction requiert au moins une vingtaine de matériaux, souvent d’origine naturelle. La rénovation se révèle ainsi plus écoresponsable, car elle nécessite moins de matières premières. De ce fait, cette démarche permet d’économiser les ressources de la planète. Trouver des alternatives aux matériaux actuels D’après les experts, la construction d’une résidence de taille moyenne consomme près de 200 tonnes de sable. Cette matière première semble être disponible en abondance compte tenu de la longueur des plages et de l’étendue des déserts dans le monde. Cependant, seul le sable marin peut être utilisé dans la fabrication du ciment. Le sable provenant des déserts est trop arrondi, à cause des effets du vent sur le matériau. Il ne convient donc pas à la construction. De ce fait, l’extraction se concentre sur le sable marin et devient de plus en plus difficile au fil des années. D’ailleurs, le besoin en la matière ne cesse d’augmenter avec le temps. Ainsi, les acteurs du secteur sont désormais confrontés à l’impact écologique de la surexploitation de cette ressource. La faune marine est la première menacée par une éventuelle disparition des plages. Par ailleurs, l’érosion du littoral peut entraîner des conséquences plus graves avec l’augmentation imminente du niveau de la mer. Ce phénomène annoncé par les experts vient notamment du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers. En somme, les professionnels du bâtiment doivent s’impliquer davantage dans l’effort écologique. Dans ce contexte, l’Ademe prévoit notamment la démocratisation des matériaux biosourcés dans le secteur résidentiel. Il s’agit par exemple de la paille, du liège, du chanvre et de la ouate de cellulose. Actuellement, leur utilisation est encore marginale dans la construction. Néanmoins, elle augmentera à 20 % en 2035, puis atteindra les 35 % en 2050. Des économies de ressources conséquentes Le logement est actuellement reconnu comme l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. Deux études menées récemment par l’Ademe ont aussi révélé que l’immobilier est un grand consommateur de matières premières. Ainsi, en 2015, les bâtiments neufs ont utilisé plus de 50 millions de tonnes de matériaux, avec environ 43 millions pour le résidentiel et 8 millions pour le tertiaire. Selon les chiffres de l’Ademe, une maison individuelle requiert en moyenne 1,2 tonne de matériaux au mètre carré pour une construction neuve. Ce volume est près de 40 fois plus important que dans le cadre d’une rénovation. Pour leur part, les bâtiments collectifs en consomment 80 fois plus, avec 1,6 tonne de matières premières au mètre carré. L’organisme estime néanmoins que ces chiffres devraient bientôt baisser avec le Important ralentissement de 40 % de la construction à l’horizon 2050. Eu égard à l’évolution du secteur résidentiel, l’immobilier neuf nécessitera à moyen terme 1,3 milliard de tonnes de matières premières. Les constructeurs en utiliseraient pourtant 17 fois moins en rénovant le parc de bâtiments existant entre 2015 et 2050. Toutefois, même si elle permet d’économiser des matières premières, la rénovation d’un logement produit encore une grande quantité de déchets. D’ici 2050, elle impliquera le remplacement d’environ 155 millions de portes et de 188 millions de fenêtres sur tous types de bâtiment. Il faudra donc penser au recyclage de ces éléments.