D’après la Commission des comptes du logement, les charges liées à l’habitation représentent actuellement 27 % du budget des ménages français. Il y a 60 ans, cette part de dépenses s’établissait à 11 %. Comment expliquer cette situation alors même que le poste de dépenses attribué à l’alimentation a été réduit de moitié sur la même période ? Le rythme auquel les prix sur le marché de l’immobilier évoluent est inquiétant. Par ailleurs, les taxes, de la valeur des appartements et des autres dépenses courantes rattachées au logement comme l’assurance habitation, augmentent constamment. La situation est d’autant plus préoccupante qu’il n’en découle pas forcément des résolutions d’ordre social ni économique. S’il est un détail que toutes les personnes qui recherchent un toit sous lequel vivre devraient considérer, il s’agit de l’inflation. Depuis 2002, elle se renchérit de 1,4 % par an selon l’Insee. Les subventions étatiques ne sont pas près de suivre cette tendance. Réduction des aides qui favorisent l’accès au logement Les aides au logement totalisent actuellement moins de 40 milliards d’euros. C’est une première depuis 2008. Il s’ensuit que leur part dans les charges courantes n’excède pas les 6 %. Cette situation qui n’a pas été observée depuis plus de 30 ans risque de porter préjudice à de nombreux Français. Par exemple, à partir de l’année prochaine, l’évaluation de l’APL sera basée non plus sur les ressources antérieures, mais sur les revenus perçus durant l’année en cours. Cette réforme impulsée par le gouvernement lui permettra de réaliser des économies équivalant à 1,4 milliard d’euros. La raison ? Les revenus des ménages sont plus élevés qu’auparavant dans un contexte de croissance économique. Or, en l’espace de trois décennies, les dépenses qui concernent l’habitation ont plus que doublé, sous l’impact de la hausse généralisée des prix et d’autres facteurs. Accroissement des dépenses portant sur les questions de logement Alors que les aides au logement se réduisent, les charges y afférentes augmentent. En guise d’illustration, les dépenses d’investissement ont progressé de 114 % depuis 1990 (hausse annuelle de 4 % en moyenne). Celles-ci concernent aussi bien la réalisation de travaux de rénovation que l’achat d’appartements neufs. Malgré ce phénomène, les ménages continuent d’investir dans l’immobilier sous prétexte que les taux d’emprunt sont bas et que la politique fiscale en la matière est particulièrement attractive. Les dépenses courantes des occupants des logements tendent également à grimper, avec une croissance annuelle de 7 % en moyenne. Portées par l’augmentation de l’indice des loyers (78 % depuis 1990), elles se sont accrues de 188 % en près de 30 ans, à en croire les données de l’Insee. Le gouvernement recommande aux banques de prendre les mesures nécessaires face à des emprunteurs qui tirent profit des conditions d’octroi des crédits immobiliers.