Appliqué depuis le 17 mars dernier dans l’Hexagone, le confinement a été prolongé par le gouvernement jusqu’au 15 avril prochain. En effet, la pandémie de coronavirus n’a pas faibli dans le pays. Ainsi, les Français devront rester encore un peu plus longtemps enfermés chez eux. Cette situation est particulièrement problématique pour ceux qui vivent dans un lieu insalubre. D’après la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés, l’Hexagone enregistre 600 000 habitations insalubres. Cette situation concerne entre 900 000 et 1,3 million de personnes. Comment ces dernières vont-elles vivre l’allongement de la durée de confinement en vue d’éradiquer la pneumonie virale qui sévit actuellement ? Un logement est insalubre lorsqu’il met en danger la santé et la sécurité de ses occupants, même s’il est couvert par une assurance habitation locataire. Tel est par exemple le cas d’une maison mal aérée ou dans laquelle il a été diagnostiqué la présence d’amiante ou de plomb. Les témoignages recueillis auprès de trois familles toulousaines donnent une meilleure idée de la situation. Se confiner dans une pièce humide est dangereux pour la santé Une pièce humide est favorable à l’apparition de moisissures, indique le docteur Martin qui exerce comme médecin généraliste au sein d’une banlieue de Toulouse. Or, certaines personnes peuvent en être allergiques. Le professionnel de santé explique que l’exposition permanente à ces substances augmente les risques de développer des maladies. Ceux qui souffrent d’asthme ou d’autres maladies pulmonaires risquent donc de vivre plus difficilement l’extension du confinement. Pendant cette période, tous les membres de la famille sont contraints de rester chez eux. S’ils attrapent le coronavirus, leurs poumons seront davantage endommagés, comme le souligne le docteur Martin : Si on confine des personnes atteintes du Covid-19 chez elles, où il y a des problèmes d’humidité, elles vont en parallèle aggraver leurs problèmes respiratoires liés aux moisissures. C’est la double peine. Martin Les enfants vivant dans les maisons insalubres tombent souvent malades Une Toulousaine qui vit avec son partenaire et son enfant dans un appartement particulièrement humide raconte qu’en deux heures, son déshumidificateur aspire jusqu’à sept litres d’eau. Conséquences : d’énormes tâches noires apparaissent sur les murs et le papier peint se détache peu à peu. Toutefois, sa plus grande inquiétude porte sur la santé de sa fille de 4 ans, qui est née avec une maladie des bronches. Un autre ménage, comptant 4 personnes, habite dans un appartement qui fait 22 mètres carrés. La mère de famille affirme que ses 3 enfants tombent souvent malades à cause de l’humidité. Par ailleurs, les punaises de lit infestent sa demeure depuis deux ans. Or, certains mobiliers ont déjà été retirés. Le manque de chauffage cause également des dégâts. Un père de famille avance que sa fille aînée a dû être récemment hospitalisée d’urgence en raison d’un souci de santé lié au froid. Il vit dans un logement de 35 mètres carrés avec son épouse et ses 2 enfants.