Dans certaines grandes agglomérations américaines telles que Los Angeles, le prix du logement a fortement augmenté au cours de ces cinq dernières années. Or, en cette période de crise sanitaire, de nombreux habitants éprouvent davantage de difficultés à payer leur loyer. Ils demandent un soutien de la part de l’État pour maintenir leur pouvoir d’achat. 67 dollars par semaine, soit 61 euros hebdomadaires. Telle est la somme qu’une consultante en marketing qui s’est retrouvée au chômage peut obtenir selon un conseiller de l’agence pour l’emploi. À cause de la pandémie de coronavirus, cette habitante de West Hollywood (Los Angeles) a perdu tous ses contrats. Comme de nombreux Américains, cette Californienne ne peut plus s’acquitter de son loyer. Sans revenus suffisants, les souscripteurs d’assurance habitation locataire risquent d’être expulsés. Ainsi, depuis mars dernier, les municipalités des grandes villes américaines ont urgemment instauré plusieurs décrets pour leur venir en aide. Quels ont été les effets des mesures prises ? Les locataires veulent une annulation des loyers et non un moratoire sur les expulsions De nombreux bailleurs continuent d’exiger les montants dus par leurs locataires. À Los Angeles, ces derniers se sont vus attribuer un moratoire au lieu de bénéficier d’une interdiction d’expulsion. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’ils ne soient contraints de restituer tous les impayés, au risque de devoir laisser leur appartement. C’est ce qu’indique un occupant, qui rappelle qu’avant la pandémie, les habitants faisaient déjà face à des problèmes de loyers. Un autre locataire, qui est au chômage, avoue avoir reçu un avertissement. Face à cette situation, de nombreux locataires n’ont pas hésité à organiser des manifestions depuis mars dernier, constituant le mouvement Rent Strike 2020. À Los Angeles, la grève s’est tenue juste devant la demeure du maire, Eric Garcetti. Les participants espèrent que le paiement des loyers sera définitivement annulé. Des revendications justifiées par le coût de la vie dans les grandes villes ? Le mouvement créé par les locataires en situation de précarité du fait de l’urgence sanitaire souhaite recevoir 1,5 million d’aides grâce aux réseaux sociaux. En Californie, plus de 3 millions d’individus ont perdu leur travail à cause du coronavirus. Des milliers d’entre eux ont prévu de ne pas s’acquitter de leur loyer le 1er mai prochain. Il n’est pas non plus sûr que les locataires sans revenus depuis la crise seront en mesure de rembourser des mois d’arriérés après celle-ci. En effet, l’activité économique recule, ce qui fait que les Américains au chômage peineront à retrouver un emploi. Pour sa part, la professionnelle du marketing résidant à West Hollywood précise que la vie coûte particulièrement cher à Los Angeles. Malgré l’aide fédérale de 600 dollars hebdomadaires obtenue dans le cadre du programme de relance, elle estime ne pas être capable de s’en sortir financièrement. Son loyer mensuel s’établit à 2 300 dollars et elle doit encore restituer les mensualités de son prêt automobile.