Comme dans d’autres villes, plusieurs centaines d’étudiants se sont retrouvés confinés dans les résidences universitaires de Niort, d’Angoulême et de La Rochelle. Le Crous pense même qu’ils sont près d’un millier dans cette situation sur les sites du Futuroscope et de Poitiers. Nombre d’entre eux vivent dans une chambre exiguë en attendant le déconfinement. Les souscripteurs d’assurance habitation étudiant comptent souvent sur les stages et autres emplois temporaires pour vivre, qu’ils soient boursiers ou non. Toutefois, avec le confinement, les activités non essentielles ont été suspendues sur tout le territoire français. Ainsi, de nombreux universitaires ont perdu leur source de revenus habituelle. Ces problèmes d’ordre financier rendent la vie encore plus difficile pour les étudiants bloqués dans les résidences des Crous durant la crise sanitaire actuelle. Pourtant, ils doivent déjà surmonter la rude épreuve de l’isolement et de la sédentarité au quotidien. Les cours ne devraient reprendre qu’au mois de septembre prochain dans la plupart des universités. Les universités entreprennent des actions concrètes pour soutenir leurs étudiants Les résidents confinés sur les campus peuvent être confrontés à des carences affectives, des difficultés pédagogiques ou encore des problèmes administratifs. Au sein de l’université rochelaise, le service de santé s’efforce d’apaiser la souffrance étudiante pendant le confinement. Des médecins, des psychologues et des assistantes sociales sont mis à la disposition des étudiants pour les aider à traverser cette période difficile. Joignables au téléphone, ces professionnels sont à l’écoute des jeunes et s’appliquent à résoudre les situations de détresse. L’établissement peut aussi proposer des solutions financières, si nécessaire, pour agir concrètement contre la précarité étudiante. D’ailleurs, ils sont nombreux à rencontrer de grandes difficultés pour subvenir à leurs besoins en ce moment. Selon la vice-présidente du conseil d'administration de l'université rochelaise, Jeanne Lallement, sur France Bleu : On a des cas de stages qui sont annulés. Or, un stage de fin d'études, quand il fait plus de huit semaines, est valorisé. Et ça, c'est tout de suite 500 euros de moins, sur lesquels l'étudiant comptait pour vivre. Jeanne Lallement L’université rochelaise a ainsi prévu 78 000 euros d’aides pour soutenir les plus démunis dans les campus. Enfin, des étudiants ont été mandatés pour accompagner les inscrits en première année qui ont décroché en raison du contexte actuel. Comment les étudiants vivent-ils le confinement ? Près de 30 % des étudiants sont confinés dans les logements gérés par les Crous dans le Poitou et les deux Charentes. La plupart d’entre eux sont obligés de rester enfermés dans un espace de 9 m2. Loin de leur famille, et même de leur pays pour les étrangers, les étudiants ressentent rapidement l’isolement. Récemment, Le Parisien a rapporté le suicide d’un étudiant de HEC d’origine indienne en plein confinement. Si les appels vidéo permettent de discuter avec des proches à distance, ils peuvent aussi accentuer le sentiment de solitude. Par ailleurs, l’enfermement est difficile à supporter pour un amateur de sport ou une personne habituée à marcher une dizaine de kilomètres par jour. De plus, la promenade quotidienne d’une heure n’est clairement pas suffisante. Néanmoins, elle permet aux confinés de s’occuper un moment et de pratiquer une activité physique en plein air. Cependant, les étudiants ne restent pas tous oisifs durant le confinement. Certains s’appliquent à continuer de préparer des concours ou des examens reportés à cause de la crise sanitaire. D’autres suivent tant bien que mal des cours à distance, malgré des conditions défavorables.