Les chantiers de construction ont rapidement repris à la sortie de la période de cantonnement, afin de faire rebondir l’économie au plus vite. Mais le trou d’air provoqué par ces deux mois d’inactivité est inévitable. D’ailleurs, les demandes de permis ont, elles aussi, chuté même si les services en charge s’attèlent à traiter le plus de dossiers possible. Selon les statistiques publiées par le ministère de la Transition écologique, la construction de nouveaux logements au deuxième trimestre a chuté de 24,2% par rapport à l’année dernière sur la même période. En effet, on ne compte aujourd’hui que 74 700 chantiers en France, un chiffre bien maigre, mais tout à fait compréhensibles compte tenu de la crise sanitaire et de l’instauration du strict confinement. Les chantiers ont donc été forcés à l’arrêt et les acteurs du marché ont décidé de reporter leurs projets de construction. Néanmoins, les travaux ont aussitôt repris lorsque la reprise fut annoncée, grâce notamment au soutien de l’assurance habitation. Un arrêt justifié des travaux malgré la réticence de l’État D’après une étude de la Fédération nationale des Travaux publics, près de 90% des chantiers ont été suspendus en France depuis la mise en place des mesures sanitaires. Mettant au chômage technique, environ deux millions de salariés du BTP, même si à l’époque le gouvernement avait incité les entreprises à continuer leurs activités pour ne pas immobiliser l’économie. Mais les enseignes concernées se sont résolues à suspendre les travaux, le directeur général de la fédération a déclaré : Personne n’a envie de mettre ses salariés en danger ni de prendre des risques juridiques ou financiers. Nous avions demandé de suspendre l’activité des entreprises pour être en capacité de faire respecter les gestes barrières, être aux normes sanitaires. La demande de permis de construction en chute libre Mais un autre élément inquiète les observateurs, celui des permis de construire. Malgré la reprise, on constate que le nombre de demandes continue d’être en chute libre, un point d’autant plus crucial, car il détermine l’évolution de l’état de santé du secteur. Selon toujours les statistiques du ministère de la Transition écologique, le nombre de requêtes a diminué de 43,6% par analogie avec les chiffres de l’an dernier. Les autorisations de logements ont de ce fait payé un lourd tribut à la crise sanitaire alors qu’elles surfaient sur une belle dynamique depuis la fin de l’année 2019. Le traitement des dossiers a été rendu très difficile malgré le télétravail, freinant l’approbation des demandes par les services d’urbanisme. Même si la situation est en train de revenir à la normale, cette période d’inactivité de deux mois va s’en doute se faire ressentir et provoquer un trou d’air dans les mises en chantier. Mais un autre facteur, autre que la pandémie sanitaire, pourrait expliquer ce phénomène : les élections municipales. C’est typique des fins de mandature, les personnes en poste actuellement ne veulent pas s’avancer sur les projets immobiliers tant qu’ils ne sont pas sûrs d’être réélus. De plus, l’échéance traine en longueur à cause du report des votes.