Le marché du crédit immobilier est en panne. En janvier 2024, l’encours total des prêts accordés aux particuliers a atteint son plus bas niveau depuis dix ans. Pour relancer la machine, les acteurs du secteur explorent différentes pistes, s’orientant vers une diversification des solutions pour répondre aux besoins variés des emprunteurs. Taux variable : un pari risqué La proposition du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France Christophe Béchu d’introduire une part de taux variable dans les crédits immobiliers classiques soulève des controverses. S’il peut alléger les mensualités au début du prêt immobilier, ce système expose les emprunteurs à une hausse des taux d’intérêt en cours de remboursement. La prudence s’impose donc face à ce pari risqué, d’autant plus que les établissements bancaires et la Banque de France se montrent frileuses vis-à-vis de cette proposition. Vers un élargissement des solutions D’autres options existent pour faciliter l’accès à la propriété. La promotion du bail réel solidaire et du prêt social location accession, comme le propose la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, offre des perspectives aux ménages modestes. Ces dispositifs permettent de dissocier le foncier du bâti ou de décompter une partie des loyers versés du prix d’achat du logement. Ceci devrait contribuer à baisser son coût. Flexibilité accrue pour les emprunteurs La Fnaim avance des solutions pour fluidifier le marché en prônant la transférabilité et la portabilité des prêts immobiliers. ImportantCes mesures permettraient aux emprunteurs de conserver leur prêt lors d’un changement de résidence, leur offrant une plus grande flexibilité et réduisant les obstacles à l’achat. Un avenir incertain La relance du marché du crédit immobilier reste incertaine. La mise en place de solutions diversifiées, combinant des prêts à taux fixe et variable, des dispositifs pour les ménages modestes et une meilleure flexibilité pour les emprunteurs, pourrait contribuer à redynamiser le marché. L’efficacité de ces mesures reste à démontrer et l’évolution du marché dans les prochains mois sera scrutée avec attention. Pour rappel, le taux moyen des crédits immobiliers est repassé sous la barre des 4 %, et la baisse pourrait se poursuivre. La possibilité de renégocier le taux en cours de remboursement incite à reconsidérer l’attrait du taux fixe, étant donné que les variations actuelles semblent plutôt favorables aux emprunteurs. En conclusion, s’il est crucial de jouer sur les taux d’intérêt pour relancer le crédit immobilier, ce n’est pas la seule piste envisagée. En effet, les acteurs du secteur et le gouvernement explorent d’autres solutions, axées sur la diversification des options et une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des emprunteurs. Reste à savoir si cette approche permettra de sortir de l’impasse actuelle. À retenir Le marché du crédit immobilier est à l’arrêt. En janvier 2024, la production de nouveaux prêts est tombée à son plus bas niveau depuis dix ans. Cette conjoncture incite à une diversification des solutions pour répondre aux besoins variés des emprunteurs. La proposition d’introduire une part de taux variable dans les crédits immobiliers suscite des controverses. Bien qu’elle puisse alléger les mensualités au début du prêt, cette mesure expose les emprunteurs à des risques de hausse des taux d’intérêt en cours de remboursement. D’autres pistes sont envisagées pour relancer le marché, mais leur efficacité n’est pas garantie.