L’année 2023 a été marquée par une baisse des prix et une chute des transactions immobilières, préoccupant l’ensemble du secteur. En 2024, un possible rebond est envisageable, porté par l’espoir d’une détente des conditions monétaires, bien que cette perspective soit nuancée selon les spécificités des différents marchés. Divergence des trajectoires immobilières Trois scénarios s’esquissent pour l’évolution du marché immobilier en 2024 : l’effritement ; le rebond ; l’effondrement. Important Dans le cas d’un effritement, une trajectoire « tendancielle » se dessine, influencée par les récentes fluctuations. En 2023, un pic des prix a été enregistré, amplifié par une brusque augmentation des taux d’intérêt et l’impact inflationniste. Les diagnostics DPE en catégorie « G » ont ajouté une pression supplémentaire sur les prix, entraînant une baisse symbolique d’environ -15 %. Une baisse modeste de 1 % en moyenne sur un an est anticipée pour l’ensemble de la France, avec des disparités plus prononcées entre appartements et maisons individuelles. Érosion de la demande Malgré la résistance des zones rurales, l’ensemble des facteurs contribue à une érosion de la demande et à une inquiétude croissante chez les vendeurs. Cela se traduit par un reflux de -15 % à -20 % des volumes de transactions dans l’ancien et une baisse de 22 % du choix dans le neuf, selon Nexity. Cette conjoncture engendre également un effondrement des circuits de vente, marqué par des faillites d’agences immobilières et de promoteurs étranglés par la mévente et l’augmentation de leurs coûts. En 2024, bien que la tendance soit à la baisse pour les prix, elle pourrait être atténuée. Selon le modèle d’Efistat Consultants, une diminution d’environ -5 % en moyenne du prix du mètre carré est envisagée pour la France entière. Scénario d’optimisme La reprise dépend de la résilience du marché face à la crise. La demande de logements reste structurellement forte, et conjoncturellement, une baisse potentielle de l’inflation pourrait jouer en faveur d’un rebond. Toutefois, cela est tributaire de la rapidité avec laquelle les taux d’intérêt, ayant atteint un pic de 5 %, pourraient diminuer. Bien que les banques centrales aient amorcé un ralentissement de la hausse fin 2023, elles attendent une confirmation de la stabilité de l’inflation. Si le reflux des taux de prêt s’opère avec un certain retard, le prix du mètre carré pourrait stopper son repli au premier semestre et amorcer une remontée d’environ +3 % au second semestre. Le facteur déterminant des coûts d’emprunt Cependant, des incertitudes persistent, notamment en ce qui concerne les taux immobilier. Leur baisse éventuelle dépendra de l’évolution globale des taux directeurs, un élément décisif pour le marché. Les décisions des banques centrales auront un impact crucial sur la trajectoire future des coûts d’emprunt et, par conséquent, sur le secteur immobilier dans son ensemble. Le scénario d’optimisme pourrait ainsi être soutenu ou contrarié par l’évolution de ces taux dans les mois à venir. À retenir En 2023, le marché immobilier français a connu une baisse des prix et des transactions, due à la remontée des taux d’intérêt, de l’inflation et des diagnostics DPE. En 2024, un possible rebond est envisageable, porté par l’espoir d’une détente des conditions monétaires. Cependant, la reprise dépendra de la rapidité avec laquelle les taux d’intérêt diminueront. Les incertitudes sur les taux d’intérêt sont le principal facteur qui déterminera l’évolution du marché immobilier en 2024.