De nombreux professionnels de l’immobilier prédisent un fort déclin des prix dans les mois à venir. Faut-il pour autant repousser son projet d’achat à plus tard pour réaliser une bonne affaire ? Attendre en espérant mieux ou se lancer dès maintenant ? C’est le dilemme de nombreux candidats à l’achat, depuis quelques mois. Et la question semble loin d’être tranchée, même par les spécialistes du secteur. Une baisse des prix et des taux qui fait consensus D’un côté, il est tentant d’attendre pour investir dans la pierre. Car si les prix ont reculé de 1,8% en moyenne en 2023, selon une récente étude de Meilleurs Agents, la baisse devrait s’intensifier cette année. Le site d’estimation immobilière mise en effet sur une chute des prix de 4% en moyenne sur l'ensemble de l’Hexagone d’ici fin 2024. D’autres experts vont même plus loin, puisque le groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne et Natixis) pronostique lui une chute globale de 6% à fin décembre. Difficile, à ce jour, de connaître son ampleur, mais une chose est sûre : l’affaissement des prix fait consensus. D’après une enquête réalisée par La Boîte Immo pour Capital, auprès de 3 750 agences immobilières, plus de 70% des interrogés anticipent des baisses de prix supérieures à 3% cette année. De quoi pousser bon nombre d’acheteurs à patienter, d’autant plus que les taux de crédit commencent à fléchir, eux aussi. Entre décembre et janvier, ils sont respectivement passés de 4,21% et 4,51% sur 20 ans et 25 ans, à 4,05% et 4,20% sur ces mêmes durées de prêt. Et à partir de cet été, la diminution des taux pourrait s’accélérer, au point que ceux-ci pourraient tomber à 3,25%, d’après le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA. Des marges de négociation actuellement plus importantes Si tous les signaux indiquent qu’il est préférable de faire le pied de grue, Thomas Lefebvre, le directeur scientifique chez Meilleurs Agents, est persuadé qu’il y a de bonnes affaires à réaliser dès maintenant. Pour cause, « les candidats à l’accession se raréfient, il y a donc un nombre de biens disponibles plus important sur le marché et peu de concurrence », explique t-il à Capital. Un manque de concurrence qui met les acheteurs « en position de force pour négocier et faire baisser les tarifs ». C'est d’ailleurs ce qu’ont décidé de faire une majorité d’entre eux. Et il faut dire que les marges de négociation sont élevées. Elles atteignent 6% du prix du bien, ce qui représente une baisse de prix de 15 000 euros pour un bien affiché à 250 000 euros, selon les chiffres du site d’estimation immobilière. Or, de telles marges seront compliquées à obtenir lorsque les acheteurs seront de retour et que les logements disponibles se feront plus rares. Enfin, “même si les taux de crédit baissent dans les prochains mois, les acheteurs auront toujours la possibilité de renégocier leurs prêts", conclut Thomas Lefebvre. La balle est désormais dans votre camp.