Après une année 2023 morose pour les emprunteurs, ceux-ci peuvent à priori compter sur des taux de crédit qui cessent d’augmenter en 2024 et sur des banques plus propices à leur prêter de l’argent pour réaliser leur projet. Décryptage. L'année 2023 a été particulièrement difficile pour les emprunteurs. Selon le courtier Meilleurtaux, les taux de crédit ont presque été multipliés par deux en un an. En effet, ils sont passés de 2,42%, 2,47% et 2,75% respectivement sur 15, 20 et 25 ans, à 4,25%, 4,41% et 4,51% sur les mêmes durées début décembre. Quant aux prix de la pierre, ils n’ont que timidement baissé, ne compensant pas la forte hausse des taux. Enfin, les banques se sont avérées particulièrement frileuses à prêter de l’argent cette année. D’après l'Observatoire Crédit Logement CSA publié début décembre, le nombre de prêts est en recul de 40,3% en niveau annuel glissant à fin novembre 2023. Une probable baisse des taux à venir Que les emprunteurs se rassurent toutefois. Les perspectives à venir en 2024 semblent meilleures pour eux. Et des signes positifs sont déjà visibles depuis environ deux mois. « On observe une stabilisation des taux, et même une baisse dans certains établissements », confirme Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux, au site d’information MoneyVox. Une tendance qui devrait se poursuivre : « Vu le niveau des OAT 10 ans, il n'y a aucune raison que les taux repartent à la hausse. Aujourd'hui, les OAT sont en baisse, entre 2,70% et 2,80%. Si elles restent à ce niveau-là, on aura certainement des baisses de taux dans les mois à venir, car même à 3,80% les banques reconstituent leurs marges », confirme la directrice de la communication de Meilleurtaux. Pour rappel, l’OAT 10 ans est l'indicateur des taux d'emprunt de l'Etat français, qui fait figure d'indice de référence pour les banques afin de fixer leurs taux de crédit. Des banques en concurrence Par ailleurs, la guerre fait rage entre les établissements bancaires. Car aujourd’hui, les clients changent plus facilement de banque que par le passé, et hésitent moins à aller voir ailleurs s’ils trouvent des produits plus intéressants financièrement. Cette situation de concurrence est profitable aux emprunteurs, puisqu’elle peut encore davantage faire baisser les taux proposés. « Au-delà des barèmes qu'elles affichent, certaines banques nous disent que des ristournes supplémentaires sont possibles pour les dossiers qu'elles jugent intéressants », confesse Maël Bernier. « Si l'une se met à prêter à 3,80%, l'autre va difficilement pouvoir prêter à 4,60% », explique-t-elle. Un taux d’usure qui n’est plus bloquant A priori donc, les emprunteurs devraient profiter de taux plus avantageux en 2024. Ou du moins, ceux-ci devraient ne pas augmenter. Une bonne nouvelle, couplée aux retours des banques sur le marché. “Les grandes banques de réseau rouvrent le robinet du prêt à l'habitat et repartent à la conquête commerciale”, soulignent Les Echos. Grâce à la détente observée sur les taux d'emprunt, le coût des ressources a nettement baissé pour les banques, qui peuvent reconstituer leurs marges et relancer leur production de prêts. Enfin, si les emprunteurs ne peuvent pas (encore ?) profiter d’un effondrement des prix de l’immobilier, ils ont au moins de quoi se réjouir sur un point : le taux d’usure n’est plus bloquant pour eux. En effet, ce taux maximum au-delà duquel les banques n'ont pas le droit de prêter, a atteint 6,11 % en décembre pour les prêts de 20 ans et plus. Ce qui permet à de nombreux dossiers d’échapper à un refus de prêt.