Le marché immobilier est en crise. Les conséquences ne se limitent pas aux projets de vie des Français et à la filière du bâtiment. Les finances publiques sont également touchées de plein fouet, avec un déficit qui s’est creusé en 2023 bien au-delà des prévisions. L’explication principale ? Une dépendance excessive aux recettes provenant de l’immobilier. Un coup de froid fiscal ImportantLa hausse des taux d’intérêt a gelé le marché immobilier, entraînant une chute historique des ventes en 2023. Conséquence directe : les droits de mutation à titre onéreux, plus connus sous le nom de « frais de notaire », ont plongé, privant l’État de 4,8 milliards d’euros de recettes. Mais ce n’est qu’une des répercussions de la crise. Moins de transactions immobilières se traduisent par moins de rénovations et d’achats de biens neufs, impactant directement la TVA. L’impôt sur les sociétés est également en baisse (-10,7 milliards par rapport à 2022) du fait de la chute des profits des établissements financiers, eux-mêmes pénalisés par le ralentissement du crédit immobilier. Enfin, la crise du bâtiment, avec ses destructions d’emplois, affecte les cotisations sociales. Au total, l’impact cumulé de la récession immobilière sur les finances de l’État est massif, expliquant l’essentiel de la dégradation inattendue des comptes publics. L’immobilier n’est plus la poule aux œufs d’or L’immobilier représente 11 % du PIB et génère d’importantes recettes fiscales. Entre 2015 et 2022, ces recettes ont bondi de +40 % pour atteindre 95 milliards d’euros. Loin d’être un gouffre financier, ce secteur a plutôt été un contributeur majeur aux finances publiques ces dernières années. L’euphorie immobilière, alimentée par des taux d’intérêt très bas, a profité à la fois à l’État et aux collectivités locales, grâce à la flambée des prix et à l’augmentation du nombre de transactions. Mais la fête est finie. Les collectivités locales particulièrement touchées Le retournement du marché immobilier met à nu la dépendance excessive des finances publiques aux recettes immobilières. Problème : ces rentes, désormais volatiles, ont été utilisées pour financer des dépenses pérennes, notamment par les départements qui en font leur première source de financement. Conséquence : avec la chute des revenus de l’immobilier, les collectivités locales se retrouvent fragilisées, au moment même où le gouvernement compte sur elles pour réduire les déficits. Il faut donc s’attendre à d’autres répercussions de cette crise. À retenir La crise immobilière a un impact majeur sur les finances publiques françaises, avec un déficit qui a augmenté en 2023 bien au-delà des prévisions. La raison principale réside dans la dépendance excessive de l’État aux recettes provenant de l’immobilier, qui ont chuté suite au gel du marché. Cette situation fragilise les collectivités locales, qui comptaient sur ces revenus pour financer des dépenses pérennes. La diversification des sources de rentes fiscales est désormais urgente pour éviter de nouveaux dérapages budgétaires.