Quel tarif atteindra votre assurance habitation dans les années à venir ? Les propriétaires ainsi que les assureurs se posent légitimement la question en raison du réchauffement climatique. Il provoque notamment des tassements et fissurations dans les sols, ayant pour effet une fragilisation des fondations de bâtiments. La conséquence ? Des primes d’assurance habitation qui vont grimper. Le réchauffement climatique induit un phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) qui s’intensifie. L’alternance d’épisodes de sécheresse et de pluies intenses entraine des mouvements de terrains, causant des dégradations aux habitations. Ces évènements de plus en plus fréquents ont un coût se répercutant sur les assureurs... et donc les propriétaires. Des constructions fragilisées par les bouleversements climatiques En fonction de l'humidité ou de la sécheresse, le sous-sol argileux se gonfle ou se resserre, provoquant des tassements verticaux et horizontaux et des fissurations dans le sol. Un phénomène naturel engendrant des fissurations et dislocations de bâtiments, notamment des maisons individuelles en premier lieu. Un article du Parisien relayé par Capital explique que ce phénomène se traduit par un détachement des éléments jointifs qui touchent les garages, terrasses ou encore perrons. Il entraîne également “une distorsion des portes et fenêtres, une dislocation des dallages et des cloisons et, parfois, la rupture de canalisations enterrées”. Un cauchemar pour les propriétaires, mais aussi les assureurs. Selon le gouvernement, le RGA concerne 38% des indemnisations du dispositif Cat Nat (catastrophes naturelles). Des tarifs qui vont grimper en flèche Les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique devraient se multiplier, avec pour contrecoup, une facture de plus en plus salée pour les propriétaires bénéficiant d’une assurance habitation. Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme du secteur de l’assurance, une hausse des primes d'assurance de 130 à 200 % devrait survenir d'ici 30 ans. À titre d’exemple, rien qu’en Île-de-France, le coût moyen actuel du retrait-gonflement argileux pour le régime catastrophe naturelle est estimé à 32 millions d’euros. Un chiffre qui pourrait “atteindre jusqu’à 15 millions d’euros de plus en 2030, 90 millions d’euros en 2050 et jusqu’à 170 millions d’euros en fin de siècle pour les maisons individuelles”, d’après Jérémie Almosni, directeur de l’Ademe Île-de-France. Quels sont les territoires concernés ? Selon les experts, en Ile-de-France, pas moins de 350 000 maisons individuelles se trouvent en « zone d'aléas moyens à forts » en Ile-de-France. D’après une étude de la start-up spécialisée NamR, l’Est de la région est particulièrement concernée, notamment les départements de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis. Afin de délimiter les zones sujettes au phénomène de retrait-gonflement, les pouvoirs publics disposent du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui a mis en place une cartographie afin de prévenir de futurs dommages.