La rénovation énergétique des logements souhaitée depuis plusieurs années par l’Exécutif semble enfin en bonne voie. En 2021, 750 000 habitations ont bénéficié des travaux nécessaires, un nombre qui a triplé en un an. Les 3 milliards d’aides accordés par l’État, notamment par l’intermédiaire de l’Anah avec MaPrimeRénov’. Nombre de rénovations triplé en un an, principalement grâce à MaPrimeRénov’ Selon le bilan 2021 de l’agence nationale de l’habitat (Anah), le nombre de logements rénovés a atteint un pic inédit à 750 000 en 2021, soit trois fois plus que l’année précédente. Important L’enveloppe de 3 milliards d’euros débloquée par le gouvernement pour soutenir financièrement les ménages a été le principal moteur de ce mouvement. Sur ce total, MaPrimeRénov’ a représenté 2 milliards. Le nombre de bénéficiaires de ce dispositif a ainsi grimpé à 644 000 l’an dernier, contre seulement 141 000 en 2020. D’ailleurs, une enquête de l’Anah révèle que Deux tiers des bénéficiaires ne se seraient pas lancés sans cette aide et que près de 90 % d’entre eux ont été satisfaits. Il faut dire que le logement représente le gros poste de dépenses, surtout pour les foyers modestes, avec le loyer, l’assurance habitation et les autres charges. L’Anah va continuer à jouer un rôle clé dans la réalisation des chantiers. En 2021, l’agence a initié plus de 8 milliards d’euros de travaux, dont les foyers les plus fragiles ont été les premiers à profiter. En conséquence, ses dépenses sont passées de 1,42 milliard à 3,11 milliards entre 2020 et 2021. Sur ce total, 1,44 milliard figure dans le titre du plan de relance. Des avancées insuffisantes pour éradiquer les passoires thermiques Si l’objectif de 600 000 opérations de rénovation annuelles fixé par l’Exécutif a été dépassé en 2021, le seuil pour 2022 a été relevé à 800 000. Important Le gouvernement mise sur le service public France Rénov’, inauguré en janvier dernier pour accompagner les Français désireux d’entreprendre des travaux d’économie d’énergie à leur domicile, en partenariat avec les collectivités. Pour Emmanuelle Wargon, ministre déléguée en charge du Logement, C’est une politique efficace pour alléger la dépense énergétique des ménages, améliorer leur confort et minimiser les émissions de CO2 à l’échelle nationale. Emmanuelle Wargon Il reste que la route est encore longue jusqu’à l’éradication des passoires thermiques, enjeu majeur pour l’État. D’une part, pour réduire significativement la consommation d’énergie du logement, un budget de 40 000 euros à 60 000 euros en moyenne est nécessaire, quand la contribution de l’Anah s’élève à moins de 3 200 euros. D’autre part, 70 % des travaux aidés réalisés par les particuliers ont porté sur le remplacement du système de chauffage, contre 26 % seulement pour le renforcement de l’isolation, qui produit pourtant des résultats plus probants. Enfin, les propriétaires bailleurs ont initié moins de 2 % des rénovations financées par MaprimeRénov’ alors que d’ici 3 ans, la mise en location de ces logements très énergivores sera progressivement interdite. Leurs propriétaires seront par conséquent contraints de céder leur bien à moindre prix ou de le réhabiliter, mais peut-être sans subvention.