La priorité donnée à la crise sanitaire a relégué au second plan les initiatives amorcées dans divers secteurs d’activités, notamment l’immobilier qui semble ne pas être aussi solide que l’on pensait. Les professionnels déplorent ces lacunes en matière de logement et en attendent davantage de la part de l’État. La pandémie du covid-19 et ses conséquences ont obligé l’État à repousser la mise en place de certaines réformes, car il devait faire face à de nombreux défis. L’hébergement des sans-abris entre autres s’est avéré primordial, car ces personnes sont les plus exposées à l’épidémie. Pour rappel, 40 % d’entre eux ont contracté la maladie. Le gouvernement a aussi dû soutenir les ménages les plus fragiles via des subventions pour les aider à s’acquitter de leur loyer et de leur assurance habitation. Il en va de même pour les entreprises qui risquaient de déposer le bilan face à l’arrêt de leurs activités. Autant d’urgence qui a contraint l’État à relayer au second plan les promesses de réformes en matière de logement. Suppression de la taxe d’habitation et puis plus rien Certains professionnels de l’immobilier déplorent que les promesses de réformes dans l’immobilier n’aient pas encore été mises en place. ImportantIls accordent certes que l’avènement de la pandémie a contraint l’État à revoir ses priorités, mais ils notent qu’il n’y a eu que très peu d’avancées sur le sujet depuis le début du quinquennat et bien avant la crise sanitaire. Pourtant, la suppression de la taxe d’habitation décrétée par Emmanuel Macron laissait présager une réforme majeure dans le secteur. D’ailleurs, à cette occasion le président de la République avait indiqué que ce n’était que le début des mesures à venir visant à améliorer l’édifice fiscal local et national vieillissant de l’immobilier. Force est de constater qu’il n’y a eu que peu d’évolutions à ce sujet. Les experts du secteur pointent notamment du doigt le manque de mesures à l’encontre des propriétaires pour les inciter à effectuer des travaux de rénovation. Qui plus est, la qualité des parcs de logements pâtit de ce manque d’engagement des bailleurs. Ces professionnels estiment aussi que la taxation sur les revenus fonciers doit être allégée. ImportantEn outre, d’après ces experts, la réforme promise dans le secteur ne se résume qu’à la suppression de la taxe d’habitation. Alléger les exigences normatives La simplification des normes de construction était aussi une promesse de l’État. En effet, les professionnels de l’immobilier avaient exigé un allègement des exigences normatives, qui selon eux nuit au secteur. Les intentions sont louables en imposant ces normes, mais au final elles ont pour conséquence la flambée des prix. ImportantDe plus selon ces experts, le moment est idéal pour enrayer ce phénomène et alléger les contraintes de construction imposées aux promoteurs immobiliers pour ne retenir que l’indispensable au regard de la sécurité et des enjeux environnementaux. À l’instar de ces professionnels, Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management et des Services Immobiliers, déplore lui aussi ces lacunes en matière de politique du logement. Toutefois, il souligne qu’il n’est pas encore trop tard et que parallèlement au combat contre la pandémie du covid-19, les grandes manœuvres dans l’immobilier doivent être lancées.