Selon les acteurs concernés, le problème de logement en France n’est pas complètement irrémédiable. Il existe une myriade d’idées pour surmonter ce défi. Toutefois, c’est surtout une question de volonté, politique notamment. Les autorités peuvent, par exemple, envisager d’encadrer les loyers dans le parc social. En tout cas, les contribuables ont besoin d’un meilleur accompagnement pour surmonter la crise actuelle. Les Français sont encore trop nombreux à ne pas être en mesure de souscrire une assurance habitation. Il s’agit le plus souvent de victimes de mal-logement. Ce problème a été mis en exergue par le confinement. En effet, les locataires ont souffert davantage d’inégalités depuis le déploiement de ce dispositif sanitaire contre la pandémie de Covid-19. Le loyer constitue un poste de dépenses important dans le budget des ménages. Ainsi, les retombées économiques de la crise sanitaire se révèlent problématiques pour les consommateurs. Cette situation a été dénoncée par de nombreuses associations, dont la Fondation Abbé Pierre (FAP). L’amélioration du système dépend de plusieurs acteurs Le budget annuel que l’État consacre au logement s’élève à 40 milliards d’euros dans l’Hexagone. Les solutions contre la crise du logement doivent ainsi venir des pouvoirs publics, selon le directeur des études de la FAP, Manuel Domergue. En effet, ils disposent largement des moyens financiers pour résoudre ce problème. Les associations ont également une mission de premier plan à remplir dans ce cas de figure, sans pour autant remplacer l’État. Leur rôle consiste principalement à devancer les autorités dans leur manière de gérer les crises, comme l’indique le spécialiste. Concrètement, ces entités doivent signaler les lacunes du système et dénoncer toute irrégularité. Elles sont ensuite tenues de fournir des recommandations pour assurer la croissance des acteurs engagés dans le secteur du logement. D’après Manuel Domergue, la pérennité d’un modèle de logement requiert une meilleure régulation de la construction et du secteur immobilier en général. Il devient ainsi inévitable de tenir compte des enjeux écologiques et éventuellement politiques de cette démarche. Pour plus d’efficacité, les acteurs du secteur ont besoin d’une planification spécifique mise en place par les collectivités locales. Les loyers devraient également être mieux encadrés. Des solutions devenues moins efficaces ? La France a déjà mis en place différentes mesures pour atténuer la crise du logement. Les aides au logement en font notamment partie. Toutefois, les experts s’interrogent désormais sur leur efficacité. Dédiées aux foyers dont les revenus sont faibles, les APL (aides personnelles au logement) coûtent chaque année 16 milliards d’euros à l’État. Elles s’adressent essentiellement aux personnes qui souhaitent louer un logement. Cependant, ces subventions tendent à baisser chaque année. Le budget des APL a été réduit de 3,9 milliards d’euros depuis 2017 selon les observateurs. De leur côté, les loyers ne cessent d’augmenter. Le parc social est également un dispositif prometteur en France. En effet, le pays dispose d’une des plus importantes offres de HLM en Europe. Il faut dire que ce système bénéficie d’investissements publics plutôt élevés. En même temps, les loyers restent raisonnables et les dividendes sont rationalisés. Les restrictions budgétaires instaurées depuis 2017 ont toutefois réduit l’efficacité des HLM et des APL. Le directeur des études de la FAP souligne : On en paye le prix aujourd’hui avec une politique du logement insuffisante. Il ajoute que les problèmes de logement en France s’inscrivent dans le cadre d’un dysfonctionnement systémique. De plus, le problème tend à s’amplifier avec la crise du Covid-19.