Les Français sont restés bloqués dans leur domicile durant environ deux mois en raison des mesures de confinement instaurées dans le pays. Sur toute cette période, ils étaient supposés rester chez eux 23 heures sur 24, en considérant l’heure de promenade journalière. Tout ce temps passé à l’intérieur a nécessairement révélé les atouts et les défauts des logements. Après le confinement, de nombreux Français ont décidé de déménager pour un logement plus adapté à leurs besoins. Ce projet concerne notamment 31 % des habitants des agglomérations franciliennes, selon une récente étude Ipsos pour Qualitel. Le phénomène a d’ailleurs été constaté par les professionnels du secteur, comme les agents immobiliers et les courtiers d’assurance habitation. La qualité de vie des ménages français durant ces deux mois d’enfermement dépendait essentiellement du niveau de confort de leur logement. Sans surprise, les propriétaires de maisons spacieuses avec jardin ont mieux vécu le confinement que les personnes louant un appartement de petite taille. L’envie d’espace a ainsi dicté leur décision par la suite. Conditions favorables aux maisons avec extérieur Spécialisée dans la qualité de l’habitat, l’association Qualitel a voulu connaître le sentiment des Français par rapport à ce sujet sur toute la période du confinement. Les avis sont globalement partagés, mais révèlent des inégalités plus profondes. Important Ainsi, 65 % des sondés vivant dans une maison ont trouvé leur logement adapté face à cette conjoncture exceptionnelle. En revanche, seuls 28 % des ménages occupant un appartement partagent cette impression. Par ailleurs, les locataires et les propriétaires ont des opinions différentes sur le sujet. Ces derniers donnent généralement une bonne note à leur logement, jusqu’à 7,3 sur 10. En revanche, l’appréciation est estimée à 6 sur 10 en moyenne pour les locataires du parc privé. Elle passe même à 5,7 sur 10 pour les occupants de logements sociaux. Important Selon l’étude citée, l’absence d’espace extérieur a contribué au mal-être de la plupart des personnes ayant eu des difficultés durant le confinement. Ce problème a été mentionné par 52 % des répondants. 49 % des Français qui n’ont pas supporté cette période évoquent aussi le fait de vivre dans un logement trop étroit. 33 % des sondés déplorent également le manque de pièces pour travailler ou juste pour s’isoler. Enfin, l’insatisfaction des personnes interrogées peut provenir d’autres facteurs, comme la proximité avec les voisins (21 %), la mauvaise qualité de la connexion (18 %) et l’insuffisance des équipements (14 %). Certains répondants ont également cité l’éloignement de leur logement avec les commerces (14 %) et les hôpitaux (12 %). Manifestation des inégalités sociales et territoriales Durant la dernière enquête Ipsos-Qualitel, 20 % des sondés ont affirmé avoir mal vécu le confinement, soit 8 millions de ménages. Ce sentiment était principalement lié à leur logement. Les jeunes et les personnes seules ont été très affectés par cette période, respectivement à hauteur de 28 % et de 26 %. Il en va de même pour 32 % des Français aux revenus modestes et 29 % de ceux qui résident en appartement. Certaines personnes, en revanche, se sont senties heureuses durant le confinement. En général, elles vivent en couple, ont plus de 60 ans, sont propriétaires et habitent dans une maison en zone rurale. Ces répondants ont attribué une note moyenne de 7,2 sur 10 à leur logement, contre 6,7 sur 10 chez les sondés qui n’ont pas supporté leur lieu de vie. Important La crise sanitaire a également souligné le clivage entre les ménages vivant dans les grandes villes et les habitants des communes rurales. En effet, les Français résidant en campagne ont généralement donné une bonne note à la qualité de leur logement. 65 % d’entre eux trouvaient leur maison adaptée aux conditions de confinement. Les habitants de villes moyennes étaient aussi relativement satisfaits de leur logement, malgré la quarantaine. Ils sont suivis des personnes vivant dans les métropoles. Les Franciliens finissent derniers du classement avec un niveau de satisfaction estimé à seulement 35 %.