Le mal-logement est aujourd’hui le lot quotidien de nombreux Français. De quoi pousser les associations à tirer les sonnettes d’alarme à l’adresse du gouvernement. En effet, une tribune a été publiée, à la fin de l’année, proposant plusieurs solutions pour une rapide sortie de crise. D’après les requérants, la renonciation aux rabotages des subventions serait un signe prometteur venant des pouvoirs publics. 500, c’est le nombre d’enfants qui dorment dans les rues de la capitale française. C’est ce que les chiffres du Samu social ont révélé, montrant à quel point la situation devient de plus en plus grave. Encore faut-il tenir compte des autres cas qui sévissent depuis quelques années. Tels sont les cas de millions de résidents mal logés ou souffrants d’une situation précaire, dont se désole la fondation Abbé Pierre. Cette dernière est d’ailleurs sur le point de dévoiler son 25ème rapport se rapportant à ce thème. Mais en attendant, le Collectif des associations unies, luttant contre le mal-logement, a émis son avis dans une tribune et proposé des mesures visant à remédier le problème. Aussi la non-évocation du sujet lors des vœux présidentiels suscite-t-elle quelques déceptions. Des chiffres pour le moins alarmants L’accès au logement pour tous est un sujet auquel tient à cœur le gouvernement français. La preuve, le président Emmanuel Macron l’a évoqué le 11 septembre 2017, date à laquelle son mandat a commencé. Il a, par ailleurs, de nouveau abordé la question lors de la présentation des vœux de décembre 2018. Et pour joindre la parole à l’acte, 60 millions d’euros de plus vont être mobilisés dans le cadre de la lutte contre le sans-abrisme de cette année. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, le 13 septembre dernier, le ministère de la Cohésion des territoires. Le but étant d’arriver à créer, sur la durée du quinquennat présidentiel : 10 000 places supplémentaires en pensions de famille ; 40 000 nouvelles places en intermédiation locative. Le fait est que le nombre de personnes en situation précaire est des plus alarmant, à raison de 4 millions d’individus mal logés ou encore de 12,1 millions de locataires en mauvaise posture du fait des problèmes énergétiques ou des difficultés à s’acquitter de leurs frais de location. Dans ce dernier cas, la souscription d’une assurance loyer impayé devient essentielle pour le propriétaire-bailleur pour le protéger de tout risque d’insolvabilité. Si tous les acteurs du secteur immobilier sont tenus en haleine en attendant la publication du 25ème rapport de la fondation Abbé Pierre prévue le 31 janvier prochain, les chiffres qui y seront annoncés ne devraient pas s’éloigner de ceux de la 24ème édition susmentionnés. Le fait est que l’on continue de subir les conséquences des mesures d’économies sur les APL (Aides personnalisées au logement, dont bénéficient 6,5 millions de résidents) mises en place depuis plus de deux ans : Un abaissement de 5 euros par mois depuis le 1er octobre 2017 ; Le gel du montant de l’allocation en 2018 au point de devenir sous-indexé l’an dernier suite à l’accélération de l’inflation ; La suppression de l’APL Accession ; La modification du mode de calcul à partir du 1er avril prochain qui ferait encore baisser la subvention des 1,2 million de bénéficiaires. Des propositions pour apaiser les tensions Ces restrictions sont loin d’enchanter les associations de lutte contre le mal-logement qui se désolent du nombre croissant des personnes concernées. D’autant plus que l’heure est actuellement aux questionnements, pour eux, quant à la réalisation des projets gouvernementaux. Au délégué général de l’Union professionnelle du logement accompagné, Arnaud de Broca, d’émettre son avis sur Twitter : « Le logement n'apparaît pas comme prioritaire dans le Budget 2020, le mal-logement est absent des vœux présidentiels… » Arnaud de Broca Il faut dire que le Collectif des associations unies n’était pas resté les bras croisés à la fin de l’année. Il a, en effet, dressé une tribune où sont énumérées dix propositions de solutions pour sortir de la crise de logement. Sur la liste figure, entre autres, l’accélération du plan national de résorption des bidonvilles. À savoir, 30 000 places d’hébergement en centres d’accueil devront être créées sur trois ans, en faveur des demandeurs d’asile. S’ajoutant à cela, la TVA exceptionnelle de 5,5% devrait être réappliquée pour la construction de logements sociaux financés par des prêts locatifs à usage social. Tout comme un plan national doit être élaboré afin de renforcer la lutte contre l’habitat indigne. Mais le plus important serait le renoncement de l’État à toutes les mesures restrictives portant sur les APL. Pour le Collectif : « Il faudra que les jeunes à faibles ressources, qui vont être fortement pénalisés par la réforme, fassent l'objet d'un système dérogatoire. » À Aurélien Taché, président du Conseil national de l'habitat, de plaider : « Les APL en temps réel sont une bonne idée, mais des solutions doivent être trouvées pour eux [les jeunes à faibles revenus NDLR] en amont, afin qu'ils ne soient pas pénalisés. » Aurélien Taché