Les problèmes d’insalubrité du logement toucheraient bon nombre de ménages québécois, notamment dans les grandes agglomérations comme Montréal. La densité de la population, surtout locataire et le vieillissement du parc immobilier expliquent cette situation que le gouvernement entend pallier au moyen de plusieurs inspections. Ce, au grand dam des contrevenants. Infiltration d’eau, moisissures, odeurs nauséabondes, infestation de punaises… Il va sans dire que l’insalubrité d’un logement nuit à la santé de ses occupants sans oublier son impact sur le montant de la prime d’assurance habitation. Une raison suffisante pour l’État pour mettre en place des plans d’action destinés à éradiquer le problème. Un avantage aussi pour les locataires, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à être concernés au Québec, notamment dans sa métropole. En effet, ce sont des dizaines de milliers de non-conformités qui ont été relevés par la Ville de Montréal, en l’espace de deux ans, à l’issue de quelque 15 000 inspections. Un chiffre pour le moins alarmant qui a conduit à l’instauration d’une réglementation impliquant des mesures correctives pour les propriétaires des biens délabrés, sous peine d’une condamnation. La moitié du chemin déjà parcourue 31 200 logements inspectés, tel est le but que s’était fixé la Ville de Montréal à l’issue de son projet de lutte contre l’insalubrité qui a été mis sur pied depuis 2018. Un objectif qui sera certainement atteint, à en croire l’optimisme de Robert Beaudry, le conseiller municipal de l'arrondissement Ville-Marie et également responsable de l'habitation. Il faut dire qu’en l’espace de deux ans, les autorités montréalaises ont réalisé deux fois plus d’inspections de logements dans ce sens. Ce qui les ramène à un total de 15 000 visites au minimum (arrondissements inclus). La ville-centre a pu, à elle seule, examiner quelque 4 000 résidences. À savoir, parmi le top 5 des arrondissements qui a engrangé le plus grand nombre de logements inspectés figurent : Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce avec plus de 3 000 descentes ; Saint-Laurent, qui en a enregistré près de 2 500 ; Montréal-Nord, affichant un peu moins de 2 500 contrôles ; Ahuntsic-Cartierville, enregistrant près de 1 500 inspections ; Lachine, affichant un chiffre plus ou moins similaire. Les autorités se contentent pour le moment d’une méthode dissuasive 26 000, tel est le nombre de cas de non-conformités recensé entre 2018 et 2019. Un chiffre qui s’établit à 5,5 fois plus élevé si l’on considère les missions menées depuis 2007, à raison de 143 000 logements insalubres enregistrés à l’issue de 20 549 contrôles, rien qu’en centre-ville. À savoir, l’on peut déceler à une seule et même adresse des centaines, voire des milliers de signaux de dégradation du lieu. Entendons par cela : Une présence de vermine ou d’insectes ; De la moisissure ; Des problèmes de chauffage ; Une structure qui laisse à désirer, etc. Aussi, les locataires sont-ils incités à signaler auprès des autorités compétentes un éventuel état de délabrement. D’autant que la Ville est à même de demander des comptes auprès des propriétaires et surtout sévir les récidivants. C’est en tout cas ce qu’a rassuré le conseiller municipal, Robert Beaudry. C’est ainsi qu’une liste des propriétaires condamnés pour des manquements au Règlement sur la salubrité durant la période 2018-2019 a été dressée. 21 contrevenants y ont été recensés, et dont les noms ont été révélés jeudi 6 février dernier au grand public via Radio-Canada. Cette première publication devrait servir de moyen de dissuasion pour les autres concernés.