Selon une récente étude de l’Insee, tous les Français ne sont pas égaux face aux conséquences du réchauffement du climat. À la différence des hauts revenus, les familles qui vivent sous le seuil de pauvreté sont dans l’incapacité d’améliorer la performance énergétique de leur habitation. Ce dénuement les rend vulnérables aux épisodes de forte chaleur. Ces dernières années, la notion de justice climatique intéresse de plus en plus d’analystes, d’États et de mouvements politiques. En cause, l’augmentation des températures mondiales creuse les inégalités socio-économiques entre les riches et les pauvres. Les faits montrent que les populations les plus démunies du Sud paient le plus lourd tribut au dérèglement climatique, alors qu’elles sont responsables d’une part minoritaire des émissions de CO2. Il convient de savoir qu’en France, les ménages les plus modestes de certaines régions semblent particulièrement vulnérables aux canicules. Et la situation risque de s’empirer dans les prochaines années. Une fragilité grandissante face aux risques climatiques À cause du réchauffement planétaire, les catastrophes naturelles se multiplieront en nombre et en intensité, selon les prévisions du GIEC. Les érosions, les canicules et les inondations seront donc plus fréquentes et plus dévastatrices, au grand dam des assureurs qui devront composer avec une sinistralité croissante. Les ménages à faibles reve nus seront aussi impactés, d’après une récente étude de l’Insee. Les prix de l’assurance habitation augmenteront en flèche, impactant énormément le budget des personnes les plus démunies. Si rien n’est fait en urgence, la situation deviendra encore plus problématique en 2050. Certains analystes craignent que les assureurs ne puissent plus assurer les risques climatiques à cette date. Les difficultés afférentes à l’assurance du logement concernent déjà plusieurs milliers de ménages français actuellement. Dans un contexte de pénurie de matières premières, ImportantLes familles à faibles revenus ont beaucoup de mal à financer les travaux de rénovation de leur logement. Plusieurs matériaux essentiels, comme les tuiles se font rares sur le marché. Quand ces produits sont disponibles, leur prix dépasse largement le budget des ménages. Ces derniers n’ont d’autre choix que de repousser la réalisation des travaux ou de se contenter de bricolages peu efficaces d’un point de vue énergétique. Ces difficultés touchent de plus en plus d’habitants, selon les assureurs. À la Maif, on estime qu’un foyer sur vingt a subi au moins un sinistre climatique en 2022. Plus d’un million de personnes vulnérables aux chaleurs extrêmes Selon les simulations les plus récentes, les épisodes de chaleur extrême se multiplieront au cours des trois prochaines décennies. En France, l’Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont particulièrement exposées à ces épisodes caniculaires. ImportantDans ces régions, plus de 510 000 personnes occupent actuellement des logements mal isolés, Qui leur font subir des chaleurs nocturnes anormales environ vingt fois par an. Ce nombre s’élève à 1,2 million d’individus sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ces Français vivent en majorité sous le seuil de pauvreté, avec des revenus mensuels inférieurs à 1 102 euros. Ils ne disposent pas des moyens nécessaires à l’amélioration de la performance énergétique de leur habitation.