La France s'engage à limiter le nombre de terrains constructibles dans les années à venir. Une démarche favorable à la protection de l’environnement, mais qui risque d’augmenter les prix de l’immobilier dans les agglomérations en tension. Une bonne nouvelle pour l’environnement, moins pour votre budget ? Pour lutter contre le phénomène d’étalement urbain, une loi dite de « zéro artificialisation nette (ZAN) » a été votée en 2021. Cette règle de sobriété foncière oblige les communes à réduire leur “consommation” d’espaces naturels, agricoles et forestiers, utilisés pour la construction de terrains. Une pression foncière qui se renforce dans les métropoles les plus dynamiques Cette limitation se fait par étapes, le but étant d’atteindre un solde de zéro artificialisation nette des sols à l’horizon 2050. Un objectif louable, mais qui risque d’impacter les prix de de la pierre dans de nombreux territoires. « L’une des conséquences de la mise en application de l’objectif de Zéro artificialisation nette des sols consisterait dans l’augmentation sensible du coût de l’immobilier », prévient le cabinet de conseil en immobilier Arthur Loyd, dans une étude publiée le 5 février. En effet, dans un certain nombre d’agglomérations, la pression foncière va se renforcer dans les années à venir. Notamment dans celles où la croissance du nombre de ménages est dynamique, et où le bassin d’emplois est attractif. Or, “plus la pression est grande, plus les prix risquent de flamber”, rappelle le site d’information Capital. Des prix de l’immobilier qui risquent de flamber dans certaines métropoles du Grand ouest Le cabinet Arthur Loyd a établi un classement des villes dans lesquelles la demande en terrains constructibles excédera l’offre disponible dans les années à venir. L’ouest du pays truste les premières places du classement, puisque ce sont Toulouse, Bordeaux et Nantes qui montent sur le podium. Des métropoles dans lesquelles il manquerait respectivement 3 155, 2 302 et 1 882 hectares pour l’urbanisation sur la période 2021-2030. Et où les prix de l’immobilier devraient logiquement grimper. C’est même déjà le cas, puisqu’à Toulouse et à Nantes par exemple, les prix moyens ont déjà flambé de plus de 30% en 5 ans, sous la pression foncière. Ensuite, Rennes et Lyon se positionnent en cinquième et sixièmes places du classement, avec respectivement 1 780 et 1 575 hectares manquants pour la période. Pour apaiser les hausses à venir, les municipalités vont devoir repenser leurs stratégies d'aménagement afin de maximiser l'utilisation des espaces déjà construits. Au programme : densification de l’espace urbain, construction en hauteur et réhabilitation de bâtiments existants.