Si les seniors font partie des personnes les plus vulnérables face au Covid-19, ils n’étaient pas plus favorisés dans la lutte contre l’épidémie. Pénurie des moyens de protection pour les soignants, risque d’altération psychologique pour les concernés, notamment pour cause d’isolement prolongé… La liste est encore longue, mais force est de reconnaître que l’État en est pleinement conscient. Au 11 mai prochain, la France entrera en déconfinement. Un soulagement pour bon nombre de citoyens, notamment ceux dont la finance a été pour le moins perturbée par les mesures restrictives qui ont abouti à la suspension de leur activité. Il ne faut pas pour autant oublier que la situation n’est plus à craindre. Elle s’est améliorée, certes, mais la maladie demeure encore présente sur le territoire. C’est la raison pour laquelle la Commission européenne insiste sur le maintien à domicile des seniors le plus longtemps possible. Un avis que partagent les pouvoirs publics, mais en plus, leur sort est regardé de près par ces derniers. Pour ne citer que la promesse d’Emmanuel Macron sur l’instauration de mesures spécifiques en faveur de ces personnes âgées. Un rallongement du confinement : oui, mais… 36,7 millions, c’est le nombre de personnes qui ont assisté au discours du président de la République mi-avril dernier au cours duquel il a annoncé l’imminent déconfinement du pays, le 11 mai pour être exact. Au premier rang se trouve l’ouverture des écoles et des crèches tandis que les individus jugés plus vulnérables devront encore se cantonner chez eux. Entendant par cela, les personnes souffrant de maladie chronique ou de handicap sévère ou celles du troisième âge. À savoir, ces dernières doivent recourir à une Mutuelle senior afin de mieux couvrir leurs dépenses de santé étant donné leurs besoins élevés en matière de soins. Aussi, ont-ils été particulièrement conseillés par la Commission européenne afin de restreindre leurs contacts avec autrui, et dont toute sortie, du moins pour cette année. À la Présidente de l’institution, Ursula Von der Leyen de temporiser : Je sais que c’est difficile et que l’isolement pèse, mais c’est une question de vie ou de mort. Ursula Von der Leyen Pour autant, l’isolement des seniors est un sujet des plus épineux actuellement. D’autant plus que les personnels soignants le dénoncent pour être une source importante de troubles physiques et psychologiques chez les aînés. Ceux-ci peuvent même s’avérer irréversibles, si la solitude liée au cantonnement perdure. La Société française de Gériatrie et gérontologie (SFGG) ne manque, d’ailleurs, pas de relever sur Twitter le risque de développement du syndrome de glissement : Les premières conséquences du confinement sont observées: anorexie, amaigrissement, déclin cognitif accéléré, majoration de troubles du comportement, tristesse, etc. Il faut à tout prix limiter les effets négatifs du confinement chez les résidents en EHPAD. … Des mesures pour le rendre moins oppressant sont de mise Le maintien du confinement des personnes en fin de vie est on ne peut plus raisonnable. Cependant, il faut tenir compte des dangers de l’isolement susmentionnés. Aussi, doit-on envisager des mesures permettant à leurs familles de leur rendre visite. Conscient de cette situation, le Chef de l’État veut bien envisager des solutions pour y remédier, à en croire ses affirmations : Il n’y a pas que le virus qui tue. L’extrême solitude, le renoncement à des soins, peuvent être aussi dangereux. Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite des malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu. Interrogé parallèlement par Franceinfo, le Président de l’AD-PA, Pascal Champvert a ajouté que : Il faudra envisager des possibilités de rencontres entre les résidents et leurs familles. Ça peut être en bas de la résidence, avec le respect des règles de sécurité, avec des masques. Mais il faudra inévitablement venir à ça. Sinon, il y a des gens qui vont mourir d’autre chose que du coronavirus. Pascal Champvert Outre ces dispositions, il convient de préciser que les établissements pour personnes âgées méritent aussi quelques considérations. Le fait est qu’ils font actuellement face à un manque flagrant de moyens, ne serait-ce que de citer la pénurie de matériels de protection (masques, gants, blouses, gel hydroalcoolique, etc.) subie par les soignants y opérant. En réponse à cette problématique, au Président Macron d’annoncer une distribution massive de matériel. Par ailleurs, il a également prévu d’élaborer un programme de dépistage favorisant en premier lieu les aînés ainsi que les soignants et les autres profils « fragiles ».