Quelle prise en charge par la mutuelle pour la maladie de Parkinson​ ?

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 10 décembre 2024 .
Temps de lecture : 5 min

Maladie neurodégénérative progressive, la maladie de Parkinson touche environ 272 500 personnes en France. Des traitements existent pour ralentir la progression de la maladie. Pour accompagner les patients, une prise en charge est possible en parallèle d’aides financières de l’État.

Définition de la maladie de Parkinson

Après la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson est la maladie neurodégénérative touchant le plus de personnes en France selon l’INSERM. Le vieillissement de la population française au fil des années a multiplié par deux le nombre de cas entre 1990 et 2015. Pourtant, certains patients déclarent la maladie de manière précoce. Un malade sur deux est diagnostiqué en moyenne à 58 ans, 17 % des malades ont moins de 50 ans. Cette progression illustre l’impact croissant des maladies du senior dans la société.

La maladie de Parkinson engendre une dégénérescence des neurones à dopamine. Ce neurotransmetteur indispensable agit sur les mouvements, la condition, les affects. Le fonctionnement cellulaire est altéré. Progressive, la maladie de Parkinson est invalidante.

Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est asymptomatique au cours des premières années. Elle se déclare 5 à 10 ans avant l’apparition des premiers signes cliniques. Son évolution est lente. Les premiers symptômes apparaissent lorsque 50 à 70 % des neurones à dopamine sont détruits.

Les premiers signes de la maladie de Parkinson sont des troubles non moteurs :

• Troubles du sommeil.
• Dépression.
• Constipation.
• Fatigue excessive.
• Douleurs musculaires.
• Troubles cognitifs.
• Perte d’équilibre.
• Troubles digestifs.

Cette maladie chronique se matérialise ensuite par des symptômes moteurs :

• L’akinésie : elle correspond à une difficulté à entamer un mouvement.
• La bradykinésie : elle se définit par des mouvements lents.
• L’hypokinésie : les mouvements fins sont plus complexes, le patient rencontre par exemple des difficultés à écrire ou à marcher.
• L’hypertonie : elle se traduit par une rigidité des membres.
• Le tremblement : il intervient au repos.

Ces troubles sont susceptibles d’apparaître simultanément, mais ce n’est pas toujours le cas. À terme, le patient perd en autonomie. Il nécessite une prise en charge dans un établissement spécialisé.

Quels traitements pour la maladie de Parkinson ?

À ce jour, la maladie de Parkinson est incurable. Il existe toutefois des traitements pour la ralentir.

Un apport en dopamine permet de traiter les symptômes moteurs. Le traitement de référence est la L-dopa. D’autres thérapies visent à ralentir la progression des symptômes. Elles inhibent les enzymes à l’origine de la destruction de la dopamine.

Malgré ces traitements, la maladie de Parkinson évolue. Les symptômes moteurs sont de plus en plus invalidants. La marche est plus complexe, le risque de chute augmente.

Certains professionnels de santé ont recours à la stimulation cérébrale profonde. Ils implantent des électrodes dans les structures profondes du cerveau. Ces électrodes sont reliées à un boîtier sous la peau. Les impulsions électriques sont susceptibles de restaurer le fonctionnement des réseaux de neurones dépendants de la dopamine.

Ce traitement n’a pas d’effet à long terme, la maladie Parkinson continue de progresser.

Quelle prise en charge par l’Assurance Maladie ?

L’Assurance Maladie prend en charge une partie des dépenses de santé pour les personnes souffrant de la maladie de Parkinson.

Lors des premiers symptômes, consultez votre médecin généraliste. Il vous oriente vers un neurologue afin de réaliser un examen. L’imagerie médicale (IRM, scintigraphie cérébrale) permet de confirmer le premier diagnostic.

Une fois la maladie diagnostiquée, le médecin traitant fait une demande de couverture à 100 % au titre de l’ALD (affection longue durée) à l’Assurance Maladie. Toutes les dépenses de santé du patient sont remboursées à 100 % du tarif de convention ou base de remboursement de la Sécurité sociale (BRSS). Attention, cela concerne uniquement les dépenses liées au traitement de la maladie de Parkinson.

• Les consultations chez le médecin, le neurologue ou encore le psychiatre.
• Les médicaments.
• Les examens pour suivre l’évolution de la maladie.
• La rééducation chez le kinésithérapeute.
• Le matériel médical (aides mécaniques pour se déplacer, orthèses, lit médicalisé, etc.).
• Les frais de transport pour recevoir des soins.

Comment faire une demande d’ALD pour la maladie de Parkinson ?

Votre médecin traitant établit un protocole de soins mentionnant les traitements nécessaires. Il effectue une demande de prise en charge auprès de l’Assurance Maladie en complétant le formulaire « protocole de soins ».

L’ALD 16 « maladie de Parkinson » permet une exonération du ticket modérateur durant 10 ans. Cette période est renouvelable. Cependant, pour couvrir les dépenses non prises en charge, il est essentiel de souscrire une bonne mutuelle senior.

En présentant votre carte Vitale, les professionnels de santé auront connaissance du niveau de prise en charge.

Quels remboursements par la mutuelle santé ?

La mutuelle santé vient compléter les remboursements de l’Assurance Maladie. Avant la prise en charge en ALD, elle rembourse le ticket modérateur.

Malgré tout, souscrire une mutuelle santé reste indispensable pour les malades. La prise en charge à 100 % est définie sur le tarif de convention de l’Assurance Maladie. Certains professionnels de santé, à l’image des neurologues, sont susceptibles de pratiquer des dépassements d’honoraires. C’est le cas si votre spécialiste est conventionné de secteur 2.

Seule la mutuelle santé vous rembourse cette dépense. Votre contrat doit pour cela proposer un taux de remboursement supérieur à 100 % de la base de remboursement de la Sécurité sociale (BRSS).

Les frais ne concernant pas votre ALD sont remboursés partiellement par la Sécurité sociale. Un complément de remboursement est nécessaire. N’oubliez pas de souscrire une bonne mutuelle santé pour l’optique, le dentaire, l’hospitalisation, les consultations non liées à la maladie de Parkinson.

Les aides financières pour les malades

La maladie de Parkinson est invalidante. À ce titre, les malades ont besoin d’aides financières pour les accompagner.

• L’allocation adulte handicapé (AAH) est destinée aux personnes en situation de handicap. Cette aide financière permet de compenser une perte de salaire lorsque les personnes ne sont plus en mesure de travailler ou lorsque leur temps de travail doit être réduit.
• L’aide personnalisée d’autonomie (APA) s’adresse aux seniors de plus de 60 ans. Elle permet de financer des aides à domicile, des aménagements du lieu de vie ou un EHPAD.
• L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) est destinée aux personnes âgées aux revenus faibles. Elle est attribuée à partir de 65 ans (hors exceptions). Contrairement à l’APA, la perte d’autonomie n’est pas un critère d’attribution, seules les ressources font foi.
• La prestation de compensation du handicap (PCH) est une subvention versée par le conseil départemental. Elle s’adresse aux personnes en situation de handicap pour bénéficier d’aides à domicile ou aménager le logement.

Peut-on prévenir la maladie de Parkinson ?

L’origine de la maladie de Parkinson est multifactorielle. Selon l’INSERM, 15 % des patients ont des antécédents familiaux. Les chercheurs ont pu identifier des facteurs de risque environnementaux. Une exposition forte aux pesticides ou aux métaux lourds multiplie les risques. Les agriculteurs exposés aux insecticides organochlorés présentent un risque plus grand de développer cette maladie.

Le tabac comme le café, responsables de nombreuses maladies, auraient un effet stimulant sur les neurones à dopamine. Attention, la consommation de tabac reste déconseillée, privilégiez une bonne hygiène de vie.

Les causes précises de cette maladie restent encore floues, même pour les scientifiques. Il est complexe de mettre en avant des mesures de prévention.