Une récente étude publiée par Santé publique France fait état de la consommation d’alcool de la population en mettant en exergue les différences entre régions. Par ailleurs, selon ce document, 41 000 décès ont été liés à la consommation d’alcool en 2015 sur tout le territoire français. Cette situation est pourtant tout à fait évitable d’après l’agence sanitaire. La consommation excessive ou régulière d’alcool est un sujet particulièrement problématique pour les médecins et les mutuelles santé. En effet, outre les séquelles sur le long terme, la surconsommation ponctuelle ou habituelle de cette boisson entraîne des conséquences évitables augmentant la charge de travail des professionnels de santé. Dans le cadre de son rapport annuel sur le sujet, Santé publique France vient de créer un nouvel indicateur recensant les passages aux urgences dus à la consommation d’alcool. L’agence sanitaire a également tenu à rappeler des chiffres alarmants sur les décès liés à ce comportement en 2015 : 30 000 hommes et 11 000 femmes. Des écarts importants entre la métropole et les DOM D’après Santé publique France, 23,6 % des 18 à 75 ans ont dépassé les repères définis pour la consommation d’alcool en 2017. Le seuil maximum en la matière est fixé à 10 verres par semaine, à raison de 2 verres quotidiens et avec des jours sans boire. Au-delà, il s’agit déjà d’une consommation excessive. Par ailleurs, 10 % des individus appartenant à cette tranche d’âge boivent 58 % de tout l’alcool consommé sur tout le territoire. La Réunion recense le nombre le plus important de passage aux urgences à cause de la consommation d’alcool, avec un taux de 7,3 % par jour en moyenne. Dans le reste de la France, ce quota varie entre celui de la Bretagne (évalué à 3,1 %) et celui de la Corse (estimé à 1,2 %). Néanmoins, les territoires d’outre-mer enregistrent une consommation d’alcool quotidienne moins importante par rapport à la métropole. En effet, cette habitude se chiffre à : 7 % en Martinique ; 6,9 % en Guadeloupe ; 5,8 % à La Réunion ; 5,2 % en Guyane. À titre de comparaison, les 7,1 % de la région francilienne représentent le niveau de consommation quotidienne le plus faible dans l’Hexagone. Suivent les 7,9 % de la Normandie et les 8,1 % des Pays de la Loire. En revanche, la tendance est plus importante : en Occitanie (12,6 %) ; en Nouvelle-Aquitaine (12,3 %); dans les Hauts-de-France (11,5 %). Il faut savoir que la moyenne nationale s’établit à 10 %. Des pratiques variant suivant les régions L’étude de Santé publique France note aussi que les types d’alcool consommés varient selon les régions. La Bretagne, le Nord et l’Est, par exemple, boivent plus de bière comparativement au reste de la France. Quant aux grands producteurs de vin, ils privilégient davantage cette boisson. Il s’agit notamment de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine. Si certaines personnes consomment de l’alcool régulièrement, d’autres peuvent en prendre de manière ponctuelle, mais en grande quantité. Communément appelée binge drinking, cette pratique consiste à consommer 6 verres ou plus par mois, mais en une seule fois. Dans ce domaine, la Bretagne enregistre le taux le plus élevé, à raison de 20,5 % des 18 à 75 ans. Pour sa part, l’Île-de-France se distingue par la consommation la plus basse avec ses 13,9 %. La moyenne nationale en la matière est estimée à 16,2 %. La pratique du binge drinking en France a fortement augmenté depuis 2005, notamment en Bretagne, en Normandie, en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette tendance confirme l’uniformisation des comportements constatée par les autorités de santé sur tout le continent européen. Pourtant, deux modèles culturels coexistent depuis toujours selon Santé publique France : Un modèle latin d'usage régulier d'alcool opposé à un modèle nordique et anglo-saxon de consommations moins fréquentes, mais plus importantes.