Les prothèses auditives ont toujours fait partie des équipements de soin auxquels les patients ont tendance à renoncer à cause de leur cherté. Mais la réforme « 100% Santé » tend à modifier cette tendance. Ayant déjà contribué à la diminution du reste à charge dès cette année, le dispositif supprimera définitivement ce dernier l’an prochain, pour tous les produits labellisés. L’accès aux soins est une priorité en France, la Sécurité sociale étant responsable de la couverture santé des résidents. Quoiqu’il faille admettre que ses garanties de base sont, dans la plupart des cas, largement insuffisantes par rapport aux frais médicaux. Disposer d’une complémentaire santé est, de ce fait, essentiel à l’allègement du reste à charge. Force est toutefois de constater que bon nombre de ménages ont toujours du mal à assumer leurs besoins, notamment lorsqu’il s’agit de s’équiper en audioprothèses (un appareillage pouvant encore coûter 1 700 euros, après remboursement). Une problématique qui sera bientôt résolue à partir de 2021, année d’application complète du RAC zéro. En attendant, les malentendants peuvent déjà profiter d’importantes réductions. Plus que quelques mois de patience Depuis toujours, les opticiens, les dentistes et les audioprothésistes sont libres de fixer leurs tarifs comme bon leur semble. Le prix de leurs équipements est, de ce fait, souvent beaucoup trop supérieur au montant pris en charge par l’Assurance maladie et la mutuelle. Concrètement, un appareil auditif coûte 3 000 euros en moyenne, soit 1 500 euros pour chaque oreille. Un assuré social qui dispose aussi d’une couverture maladie complémentaire, devait encore débourser de ses poches 1 700 euros (850 euros par oreille). Ce qui pousse bon nombre de patients à s’en passer, faute de moyens financiers. Une décision qui ne nuit pas qu’à leur santé, mais aussi à leur bien-être quotidien et à leur épanouissement en général. Le dispositif « 100% Santé » se présente alors comme une solution prodigieuse à cette situation. À savoir toutefois que contrairement aux lunettes correctrices auxquelles celui-ci s’applique déjà intégralement depuis le début de l’année, il faudra encore patienter quelques mois avant que les audioprothèses ne soient totalement remboursées. Ceux-ci connaîtront alors une réduction progressive du reste à charge, étalée sur trois ans. Une tendance baissière qui a débuté l’an dernier pour être effective d’ici 2021. Un reste à charge nul pour tous les appareils labellisés Pour atteindre cet objectif, deux évolutions sont à prévoir : Au niveau des prix de vente des appareils dont le plafonnement accusera, tous les ans, une baisse ; Au niveau de la prise en charge sociale et du remboursement de la mutuelle, ce, dans le cadre des contrats responsables et solidaires. Ainsi en 2019, le plafond de prix de vente des audioprothèses s’établissait à hauteur de 1 300 euros par oreille, pour s’abaisser à 1 100 euros en 2020 puis à 950 euros en 2021. Quant au reste à charge, il a reculé de 250 euros par oreille depuis l’an dernier et continue cette année (pour des frais à engager se rapprochant de 400 euros, soit 800 euros au total) avant d’être nul l’an prochain. À préciser que les produits concernés par ce dispositif sont labellisés « 100% Santé ». Aussi, tous les audioprothésistes sont-ils obligés, depuis le 1er janvier 2020, d’établir un devis comportant au moins une offre intégrant ce panier de soins. Des équipements qui devront appartenir à toutes les catégories et disposeront d’un minimum de performances techniques, notamment : Des contours d’oreille ; Des intra-auriculaires ; Des anti-acouphènes ; Des anti-réverbérations ; Des prothèses sans-fil ; Des réducteurs de bruit du vent. Ce qui n’empêche pas les consommateurs à portefeuille plus garni de s’équiper d’appareils auditifs plus performants qui seront plus onéreux. Bien évidemment, leur coût sera toujours pris en charge par la Sécu, sur une base de remboursement identique à celle des produits labellisés. À cela s’ajoute la part de la mutuelle, dont la couverture dépendra des garanties proposées dans le contrat.