Avant la crise sanitaire, des millions de Français étaient déjà en proie au mal-logement. Mais l’avènement de la pandémie du covid-19 et la crise socioéconomique qui s’est ensuivie ont empiré la situation, comme l’indique la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel. À date, près de 14 % des Français ont des difficultés liées au logement. Alors que l’on déplorait la situation de précarité que subissaient des millions de Français au début de l’année 2020, le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre (FAP) publié le 1er février dernier a révélé un contexte on ne peut plus régressif. Les résultats de l’étude menée par ce dernier indiquent également que les demandes d’aide alimentaire auprès du Secours populaire ont augmenté de 45 % par rapport à 2019. À savoir, les Restos du Cœur s’attendent à recevoir plus d’un million de personnes cet hiver, alors qu’en 2019-2020, le nombre d’individus pris en charge était estimé à 875 000. Selon la FAP, 14 % des Français ont des problèmes de logement, qu’il s’agisse de payer les loyers ou de s’acquitter des cotisations d’assurance habitation. Les loyers s’accumulent Pour éviter aux citoyens français de se retrouver en situation de précarité financière, le gouvernement leur verse des indemnités dans le cadre du chômage partiel. Mais d’après les témoignages recueillis par la FAP, ce seul dispositif semble ne pas être suffisant. En effet, bon nombre de sondés indiquent avoir sollicité un fonds de solidarité pour les aider à essuyer une partie des dettes accumulées sur les loyers. C’est notamment le cas de plusieurs ménages qui, à cause des mesures restrictives dues au covid-19, voient le travail du chef de famille, de sa femme, voire d’eux deux, menacé. Ils ont alors du mal à payer leurs factures, mais surtout à joindre les deux bouts, et ce, en dépit des allocations déployées par l’État. À l’organisme d’indiquer toutefois que ces nouveaux précaires ne doivent pas faire oublier les anciens pauvres et plus particulièrement les sans-abris. Ces derniers dépendent grandement des associations d’aide alimentaire. Or, en cette période de crise, ces dernières sont plus que jamais fragilisées. Déployer un nouveau dispositif Face aux retombées de la crise sanitaire sur le logement, la Fondation Abbé Pierre demande à l’État d’intervenir. L’organisme explique que la situation risque encore d’empirer à cause des nombreux licenciements annoncés par les analystes et qui pourraient entrainer une vague d’expulsions. D’ailleurs, la FAP indique que depuis l’automne 2020, près de 3 500 personnes ont été expulsées de leur domicile, car elles n’ont pas pu s’acquitter de leur loyer durant le premier confinement. ImportantCertes, ce chiffre est en baisse de 79 % par rapport à la même période en 2019 grâce à l’extension de la trêve hivernale décrétée par le gouvernement, mais la Fondation Abbé Pierre redoute un rattrapage en 2021. pNéanmoins, l’État a annoncé que cette année, la trêve hivernale est étendue au 1er juin, alors que l’échéance initiale était fixée au 1er avril. Toujours est-il que de plus en plus de Français risquent d’être en proie à des difficultés liées au logement, la FAP exige donc le déploiement d’un nouveau dispositif pour leur venir en aide.