À Montréal, il s’avère très difficile de dénicher un appartement abordable. Selon une étude, le prix médian pour un appartement de deux chambres avoisine en effet les 900 dollars. De son côté, François Légault a annoncé en trouver à 500 ou 600 dollars. Une allégation qui a suscité de vives réactions dans la région. Le 28 avril dernier, François Légault a affirmé qu’à Montréal, le loyer médian d’un appartement commence à 500 ou 600 dollars. Ce qui a valu au Premier ministre québécois des critiques tant des partis d’oppositions que des internautes. Et pour cause, la réalité est bien différente. En témoignent les résultats annuels de l’Enquête sur les logements locatifs de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ses conclusions montrent que sur le marché primaire, le prix moyen à Montréal s’est établi à 903 dollars au cours de l’année dernière. À souligner que celui-ci porte sur un logement qui dispose de deux chambres. Démenti sur l’existence d’une crise Vivement pressé par les oppositions, le responsable politique s’est expliqué le jour suivant son intervention. Il déclare que ce qu’il a voulu dire, c’est que pour un logement, un étudiant doit prévoir : […] Un minimum de 500, 600 $ par mois […]. Une somme qui augmente davantage si l’on y ajoute les autres charges telles que l’assurance habitation colocation. Admettant l’existence d’un manque de biens abordables dans son État, François Légault refuse toutefois d’évoquer une crise du logement. Sur ce point, l’Assemblée nationale a voulu débattre d’une motion sans préavis sur la reconnaissance de cette situation au Québec. Une proposition rejetée par l’Exécutif. D’après son chef : […] La crise qu’on vit, c’est la pandémie, et la pandémie a un impact sur le prix des maisons et des logements. Des partis comme Québec solidaire ont demandé un gel des loyers pour l’année en cours. Cependant, le gouvernement a écarté cette possibilité. D’après le Premier ministre, cela entraînerait une baisse en matière de constructions de biens. Ainsi, il privilégie plutôt l’octroi d’une aide directe aux individus qui ont du mal à trouver un loyer adapté à leur budget. Inaccessibilité des logements abordables L’opposition dénonce également le manque d’actions de la part de l’Exécutif pour garantir un accès à des logements abordables. Selon Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral : François Legault ne reconnaît pas la gravité de la situation, autant dans l’accès aux loyers en location que dans l’accès à l’achat de propriété. Dominique Anglade Des initiatives telles que celles menées par Caracol en France pourraient être d’une grande aide. Depuis 2019, l’association francilienne met à disposition des individus précaires et réfugiés des espaces habitables. Ils peuvent s'y loger pendant que leurs propriétaires attendent l’autorisation ou la réalisation de travaux. Ce mécanisme s’applique aux lieux appartenant à des collectivités locales ou des particuliers, devant être rénovés ou détruits. Dans cette optique, l’organisme et le propriétaire signent une convention d’occupation provisoire pour une durée d’au moins un an. À l’issue de l’accord, le propriétaire récupère son bien. De son côté, le locataire verse à Caracol une redevance minime. Prévue dans le cadre d’un contrat de résidence temporaire, celle-ci sert à rechercher des solutions au terme de la location.