Le plus petit État du monde a fait des révélations surprenantes concernant son patrimoine immobilier. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte le fait que pour la toute première fois de son histoire, le Vatican s’est résolu à dévoiler des informations plus un moins détaillées sur ce domaine d’activité. La transparence financière, c’est l’une des nombreuses lignes de conduite que le Pape François vient d’ajouter à sa liste de stratégie de gouvernance. Dans ce sens, le Saint-Siège a bien voulu attirer l’attention sur son patrimoine immobilier en publiant une série d’informations tirées du rapport d’état financier consolidé pour l’année 2020 et du budget public de l’Administration du Patrimoine du Saint-Siège (APSA). Une grande première dans l’histoire du Vatican selon les observateurs découvrant ainsi que le plus petit État du monde enregistre à son actif plus de 5 000 propriétés et qu’à l’instar des autres investisseurs immobiliers, il n’est pas à l’abri de problèmes liés à la gestion pouvant mener à un procès. Des problèmes de gestion au rendez-vous Dans l’un de ses rapports, le Vatican a fait savoir que depuis l’année dernière, le contrôle de ses fonds a été retiré au Secrétariat d’État pour être confié à l’APSA qui joue le rôle de trésorier notamment en charge : De la gestion de ses biens immobiliers et de l’assurance habitation qui va avec ; Des acquisitions immobilières ; Du paiement des salaires ; Des ressources humaines. Une décision qui s’explique notamment à travers un incident impliquant l’achat d’un bâtiment situé dans un quartier situé à Londres et qui, depuis son acquisition en 2014, n’a fait qu’essuyer des pertes, alors que son usage était destiné à l’investissement. En entrant dans les détails, le Vatican a même fait remarquer que cette affaire a fait l’objet d’un procès récent incluant une dizaine de personnes accusées de : Détournements de fonds ; Blanchiment d’argent ; Extorsion ; Abus de pouvoir. D’où le choix du Saint-Siège de revendre le bâtiment selon Juan Antonio Guerrero, chef du Secrétariat à l’économie (SPE) du Vatican ajoutant que : Un événement similaire ne pourrait pas se reproduire en raison des mesures mises en place depuis. Le procès constitue un « tournant » pour la crédibilité du Vatican en matière économique. Juan Antonio Guerrero Plus de 5 000 biens immobiliers à son actif À travers les documents dévoilés récemment, les observateurs ont aussi découvert qu’à son actif, le Vatican dispose de 5 000 biens immobiliers répartis un peu partout à travers le monde. Un beau patrimoine selon ces analystes constatant que : 80% de ces biens sont situés en Italie ; 40% de ces propriétés sont des bâtiments institutionnels tels que des écoles, des couvents ou des hôpitaux. Concernant le premier point, le Saint-Siège a jugé utile de préciser qu’environ 1 120 de ces propriétés sont à l’étranger pour ainsi dire que les 4 051 restants sont en Italie avec lesquels il faudrait ajouter les ambassades établis dans de nombreux pays. Côté investissement, ces documents ont démontré que seuls 14% de ces biens sont utilisés pour des buts lucratifs avec un penchant pour les quartiers haut de gamme comme Paris, Londres, Lausanne ou Genève. Ce, en précisant qu’il s’agit principalement d’investissement locatif affichant des prix réduits par rapport à ceux du marché sauf pour les propriétés italiennes qui sont rangées sous la même bannière.