Le groupe SeLoger a récemment publié son baromètre annuel des loyers dans l’Hexagone. Comme tous les autres secteurs d’activité, le marché locatif français a été marqué par la pandémie de coronavirus cette année. Ainsi, les spécialistes ont tenté d’évaluer dans quelle mesure la crise sanitaire a affecté ou pourrait modifier les prix dans le domaine. En raison de la pandémie de Covid-19, de nombreux Français ont vu leurs revenus baisser pour cause de chômage partiel ou de suspension d’activités durant le confinement. Ce phénomène risque de se répercuter sur les propriétaires et les professionnels qui dépendent du secteur de la location, comme les distributeurs d’assurance habitation locataire. En principe, un travailleur en chômage partiel ne touche que 84 % de son salaire net habituel. 10,2 millions de personnes se sont retrouvées dans cette situation fin avril 2020. Les ménages concernés sont donc susceptibles d’avoir des difficultés à régler leurs loyers. Les propriétaires devront en tenir compte pour éviter les impayés. Les propriétaires réagissent différemment en fonction des zones En France, une zone géographique est considérée comme tendue lorsque la demande est supérieure à l’offre sur le marché locatif. Quant aux zones détendues, elles sont caractérisées par une offre supérieure ou égale aux besoins en matière de logement. Suivant le principe de l’offre et de la demande, un important nombre de logements entraîne une baisse des prix en raison de la concurrence entre les propriétaires. À l’inverse, la raréfaction de l’offre mène à une compétition entre les locataires et à une hausse des loyers dans la zone considérée. L’énorme écart entre l’offre et la demande provoque inévitablement la baisse des prix de vente et des loyers dans les zones détendues. D’après les derniers chiffres fournis par SeLoger, les loyers médians en zones tendues sont estimés à 875 euros, contre 639 euros en zones détendues. La différence de prix est estimée à 36 %. À titre de comparaison, la moyenne nationale en matière de loyer se chiffre à 709 euros mensuels, indifféremment pour les maisons et les appartements. Le prix moyen en zone détendue pourrait toutefois baisser significativement en raison de la crise actuelle. En effet, les propriétaires préféreraient réduire les loyers plutôt que de perdre leurs locataires. Les bailleurs en zone tendue, en revanche, se montrent plus confiants. Ils sont en effet conscients du fait que la demande est forte dans leur région. De ce fait, il y aura toujours des preneurs pour leurs biens même si le pouvoir d’achat des locataires potentiels a nettement baissé à cause de la crise sanitaire actuelle. Diverses solutions envisageables pour éviter les expulsions Paris est la zone tendue par excellence dans l’Hexagone. En effet, il est très difficile de trouver un logement à louer dans la capitale. Les demandes dépassent de loin les offres disponibles, surtout pour les petites surfaces. De ce fait, les propriétaires n’auront aucune difficulté à trouver un locataire et ne sont donc pas obligés de baisser leur prix. Certains systèmes comme le dispositif Visale ou la GLI (garantie loyers impayés) protègent les propriétaires contre les loyers impayés. Néanmoins, chacun s’efforce de se prémunir contre cette situation à sa manière, sans nécessairement recourir à ces solutions. Face à la pandémie actuelle, quelques députés réclament la mise en place de mesures d’urgence et durables. Concrètement, ils recommandent une révision à la hausse du fonds d’indemnisation dédié aux propriétaires pour éviter les expulsions et une affectation de cette somme au ministère du Logement. Ce dernier pourra ainsi étendre son champ d’intervention et rendre l’expulsion impossible. Du côté des locataires, les ménages bénéficiant de l’ASS (allocation de solidarité spécifique) et du RSA (revenu de solidarité active) devraient toucher une aide de 150 euros et de 100 euros supplémentaires par enfant. Le montant de la subvention sera également de 100 euros par enfant pour les familles éligibles à l’APL (aide personnalisée au logement). Comme l’a expliqué le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie : Une mère de trois enfants qui vit en région parisienne et qui paye 700 euros de loyer par mois recevra, à la mi-mai, un versement de 300 euros, en plus de ses APL de 200-250 euros. Julien Denormandie